Infos Business of Friday, 1 July 2016

Source: investiraucameroun.com

L'ampleur de la contrebande inquiète le patronat

André Fosto, président du Gicam André Fosto, président du Gicam

Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la plus importante organisation patronale du pays, vient de communiquer, pour s’en inquiéter, les statistiques actualisées sur les ravages de la contrebande et de la contrefaçon sur le marché camerounais.

Ainsi, on a pu apprendre que sur la seule année 2015, l’industrie du tabac a perdu environ 4 milliards de francs Cfa. Les prévisions de pertes pour cette année 2016 se situent à 2,5 milliards de francs Cfa pour la filiale locale de la British American Tobacco (BAT). «Le quart des cigarettes vendues sur le marché est issue de la contrefaçon ou de la contrebande», confie Alain Blaise Batongue, le secrétaire exécutif du Gicam.

Selon cette organisation patronale, la filière agro-alimentaire a perdu 1,5 milliard de francs Cfa en 2015 à cause du commerce illicite. La filière sucre a été l’une des plus impactées, puisque, soutient le Gicam, «plus de 5000 tonnes de sucre venant du Nigeria entrent chaque année au Cameroun».

La situation semble plus grave encore dans la filière textile, à cause de l’envahissement du marché local par des produits de contrebande en provenance d’Asie, notamment de la Chine ; et du Nigeria voisin. En effet, souligne le Gicam, sur un marché qui pèse plus de 25 milliards de francs Cfa, la Cicam, la plus importante unité industrielle du textile dans le pays, se taille à peine 10% des parts de marché.

Cette persistance du commerce illicite depuis des années, et même l’ampleur que ce fléau prend au fil du temps ; les opérateurs économiques la mettent sur le compte de la corruption qui est, selon le Gicam, l’un des ferments du commerce illicite dans le pays.

Aussi, ce regroupement patronal invite-t-il les différents acteurs impliqués dans la lutte contre le commerce illicite à monter en régime dans la répression, afin d’éviter la banqueroute à plusieurs entreprises locales.