Ce lundi 5 août 2024, le Tribunal criminel spécial de Yaoundé a été le théâtre d’une audience marquante concernant le détournement présumé de 525 millions de francs CFA à la CRTV sous le règne d’Amadou Vamoulké. L’audience, animée par Me Xaverine Kangue Ndong Ntah, avocate représentant l’État du Cameroun, a dévoilé des détails accablants sur cette affaire.

Dans sa plaidoirie, Me Ndong Ntah a présenté des preuves accablantes contre Amadou Vamoulké, Abel Gara et Ngamva Lucie, insistant sur la gravité de leurs actes. Elle a souligné l’indignation des parties civiles face à l’ampleur de ce « crime économique ». Le procès, déjà marqué par les décès du coaccusé Jean Mbiaga et de la juge Yvette Siewe, a pris une tournure plus sombre avec les révélations de cette audience.

L’avocate a dénoncé l’influence perturbatrice des médias sur l’opinion publique, affirmant que le tribunal devait rester impartial et ne pas se laisser influencer par la couverture médiatique de l’affaire. Selon elle, l’audit financier de décembre 2016 a révélé des retraits injustifiés de fonds de la CRTV, avec un montant non justifié de 233 millions de francs CFA. Malgré les promesses de fournir des preuves, les accusés n’ont pas réussi à justifier ces sommes.

En outre, Me Ndong Ntah a abordé un second volet de l’affaire concernant le détournement de 235 millions de francs CFA, lié à une série de chèques émis entre 2011 et 2015. Elle a décrit un système organisé de détournement, prétendument orchestré par Vamoulké et ses collaborateurs, échappant à tout enregistrement comptable approprié.

Concluant sa plaidoirie, Me Ndong Ntah a appelé à une condamnation exemplaire des accusés, affirmant que le verdict du tribunal serait un jalon crucial dans la lutte contre la corruption. Elle a souligné l’opportunité manquée par Vamoulké de servir d’exemple positif et a exhorté le tribunal à reconnaître pleinement la culpabilité des accusés.