Dès l’entrée du parc d’exposition de Tsinga à Yaoundé, site du Salon international de l’artisanat du Cameroun (SIARC), c’est une multitude de stands qui s’étend à perte de vue et attire le regard du visiteur.
A l’intérieur de ces stands d’exposition, il y a de la matière à voir et à vendre. Des objets qui confirment le doigté des artisans d’ici et d’ailleurs. Comme lors des éditions précédentes, le SIARC 2016, permet de mettre en valeur le génie des artisans camerounais et étrangers. Les consommateurs de café ont de quoi se faire plaisir.
Une cafetière industrielle multi fonctionnelle du groupe DVS technologie traite et filtre le café moulu. Avec à sa tige plusieurs robinets. A chacun son choix pour du café standard, moyen ou distillé, considéré comme l’essence même du café.
«Cette machine en plus d’être une cafetière, une filtreuse et un mixeur (qui permet également la fabrication de certains produits de beauté qui sont fabriqués à base du café), est aussi un système qui fonctionne sous le principe de vase communicant, et peut être assimilé à une brasserie en miniature», explique l’inventeur de la machine, Valentin Samuel Djoko.
La région du Centre tire également son épingle du jeu avec la confection des vêtements, des sacs et des chapeaux ou encore de photos portrait avec des feuilles séchées de cacaoyer ou de baobab, et des fibres de bananiers. Le génie de ces artisans aguiche les visiteurs et les passionnés d’art. Plus loin, à quelques pas de ce stand, c’est l’histoire du Cameroun qui est revisitée dans son passé douloureux, il y a plus d’une cinquantaine d’années.
Des menottes traditionnelles, jadis utilisées pour la traite négrière, ont été reproduites. Les huttes des pygmées sont présentes depuis la première édition dans le stand de la région de l’Est, mais, attirent toujours autant de monde, avec dégustation des mets traditionnels à l’appui.
Les merveilles du bois
L’industrie du bois et l’ébénisterie sont assez présentes. Il suffit de faire un tour dans les pavillons de la région du Sud et de l’Est. C’est une odeur de vernis de bois qui se dégage. Ici, les sculpteurs sont encore à l’œuvre. L’ébène, le bibinga, le moabi, le sapeli et bien d’autres essences de bois y sont traitées.
Une ressource devenue de plus en plus rare dans la nature. Par un mélange d’esthétique et authenticité, lits, meubles, lampes de chevet, bustes de femmes, guerriers de retour d’une chasse fructueuse, femmes africaines rentrant des champs avec leurs bébés au dos et leurs provisions sur la tête, chandeliers, porte-manteaux, canaris, assiettes, plats, chaussures, tableaux...
C’est le fruit du «doigté magique» des ébénistes. «Traiter le bois demande beaucoup de temps; A cela, il faut ajouter de la créativité. Ce ne serait pas exagéré si je vous disais que l’on peut tout faire avec du bois. C’est une richesse précieuse malheureusement qui est détournée dans notre pays», s’indigne Louis Menye, un exposant de la région du Sud Cameroun.
Au SIARC 2016, les artisans assument pleinement leurs casquettes d’artistes. Ils sont là pour présenter leurs productions, mais aussi pour redire les faiblesses de leur métier. Difficultés liées à l'accès aux matériaux de base et notamment au bois, dysfonctionnements dans la filière, pénibilité du travail, etc.
Mais la finesse de leurs œuvres, qui révèle des talents qui ne demandent qu’à être exploités, rappelle aussi aux visiteurs la difficulté de leur métier.
Environ 600 stands sont visibles sur les deux sites d’exposition du SIARC, qui ferme ses portes le 9 avril 2016. En 2014, l’évènement a connu la participation de 2000 exposants venus du Cameroun et d'ailleurs.
Des délégations venues d'une vingtaine de pays, en plus du pays hôte, environ 100 000 visiteurs. Une participation que les organisateurs espèrent plus nombreuse cette année.