Comme une épée de Damoclès, une menace plane sur l'activité de callbox. Pour des raisons de sécurité, le Cameroun est contraint d'identifier tous les abonnés mobiles. Il s'agit, non seulement d'identifier les clients, mais aussi les téléphones et les puces. Cette opération vise à renforcer la sécurité sur l'étendue du territoire. Un rançonneur, ou un malfrat sera déniché facilement à l'aide de ce système. L'identification permet de localiser la zone d'utilisation d'un téléphone, mieux, de savoir l'utilisateur exact du téléphone et le propriétaire du numéro qui sert à communiquer.

Dans cette quête de traçabilité, il y a la problématique des call-box. Ce secteur de la téléphonie mobile pourrait continuer à servir de canal aux malfaiteurspour commettre leurs forfaits. Une situation qui préoccupe les gérants de cette activité. « S'il arrive qu'un client se serve de mon call-box pour commettre un forfait, je ne saurais en aucun cas assumer cette responsabilité. Nous n'allons pas mettre nos clients sur écoute, pour savoir ce qui se trame. La campagne d'identification en elle-même présente des failles.

Comment expliquer que des élèves du secondaire se fassent identifier avec des cartes d'identités des parents plutôt que par leurs cartes scolaires. En cas d'incident, qui assume la responsabilité ? Dans l'Extrême Nord par exemple, ce sont des jeunes qui perpètrent des attentats », Indique Marguerite Mbazoa gérante d'un call-box au quartier Nlongkak.

Au vu de l'aménagement en cours dans le secteur de la téléphonie mobile, tout porte à croire que les call-box sont le maillon faible de la chaine. Par exemple, des systèmes d'approvisionnement en crédit de communication ont été élaborés au niveau de certains opérateurs pour permettre aux clients de se détourner des call-box. Mtn mobile et Orange money en occurrence sont des alternatives offertes aux abonnés pour créditer leur compte mobile et recharger aisément leurs unités d'appel.

Pour le gouvernement, l'avenir du call-box est une problématique. « Les lignes des call-boxeurs sont identifiées à travers les responsables de leur groupement. Mtn par exemple a reparti cette activité en plusieurs zones à travers une opération appelée zoning. Il s'agit de déterminer des responsables par zone. Au-delà de cette organisation, les gérants de call-box doivent savoir qu'ils sont responsables des lignes qui sont mises à leur disposition. Autrement dit, lorsqu'un client se présente, le call-boxeur a pour devoir d'écouter la conversation.

En cas de flou, il interrompt la discussion et fait appel aux services de sécurité. Bien plus, le client doit être identifié en temps et en heure pour être tracé facilement », explique Hilaire Gabriel Mezoa Biwolé, délégué régional du ministère des Postes et Télécommunications pour le Centre, qui ajoute que « si nous nous rendons compte qu'il y a des difficultés à identifier les lignes des call-boxeurs, tous les opérateurs seront invités à mettre à plat ce secteur.

S'ils prennent des mesures qui vont paraitre des mesures de rétorsion pour les call-boxeurs, ça ne sera pas exagéré. Ces mesures seront salutaires dans la mesure où, après cette campagne d'identification, nous pourrons avoir au Cameroun un parc téléphonique qui soit des plus mis à jour », renchérit le délégué. À l'aube du 1er juillet, toutes les lignes non identifiées seront suspendues.