C’est le résultat d’un audit du développement de l’économie numérique au Cameroun.
L’étude a été menée dans le cadre du partenariat entre l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et le Réseau des parlementaires chargés des télécommunications et des TIC (Repatic). D’après Julien Bara Azao le président du Repatic, cet audit avait pour objectif central de « contribuer à la création d’un environnement propice à l’essor du numérique pour le développement économique du Cameroun, par la mise à jour du cadre légal et réglementaire » de ce secteur, « en perpétuelle mutation ».
Selon les résultats de cet audit récemment présentés aux autorités camerounaises, le cadre juridique en vigueur au Cameroun dans le secteur l’économie numérique présente de nombreux « vides ». Ceci conformément au plan stratégique gouvernemental « Cameroun Numérique 2020 », adopté en mai 2016 et adossé sur celui de l’OIF (adopté en octobre 2012 à Kinshasa).
De l’avis des experts du cabinet Carapaces, auteur de l’audit, ces lacunes se rapportent, entre autres, à l’absence au Cameroun d’« une législation de protection des données personnelles » qui constituent « le nouveau pétrole de l’ère numérique ». Il cite également « la fiscalité numérique qui n’est pas abordée dans le code général des impôts, le code des douanes, les lois de finances », etc.
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Dans ce rapport de l’audit, remis au ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, par les soins de Jean-Louis Atangana Amougou, représentant de l’Oif, 26 mesures sont édictées pour l’essor de l’économie numérique au Cameroun. Parmi les points les plus saillants de ce document on peut évoquer « l’instauration d’un environnement favorable au développement du e-gouvernement(e-gov) » ; la mise en place d’une « autorité de protection des données à caractère personnel » ; le renforcement « des attributions de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic) ».
A ces mesures s’ajoutent également la mise en place d’une « brigade spéciale de lutte contre la cybercriminalité », le renforcement du « dispositif de protection de la propriété intellectuelle à l’environnement numérique » ou encore l’adoption d’une « réglementation spécifique dédiée aux mécanismes de financement innovant ». Notamment pour « les start-up et petites et moyennes entreprises (Pme) » évoluant dans ce secteur.
Il ressort également de cet audit que l’économie numérique constitue un potentiel à exploiter, vu sa contribution au produit intérieur brut (PIB) estimée à près de « 5%, soit un chiffre d’affaires de plus 538 milliards de FCFA au cours de l’année 2014 », et projetée à « 10% en 2020 ». « 10.000 emplois directs » ont été créés en 2016, et pouvant avoisiner 50.000 en 2020 », sans oublier les « 136 milliards de FCFA d’impôts générés en 2016 », et évalués à « près de 300 milliards en 2020 ».