Heine Bergmann, vice-présidente Afrique et François Trudeau, vice-président développement des affaires chez Voith groupe, ont été reçus mardi dernier à Yaoundé par Basile Atangana Kouna, ministre de l'Eau et de l'Energie. Un seul sujet au menu de l'entretien selon les hôtes: le barrage de Lagdo.
En effet, rapporte Cameroon Tribune en kiosque le vendredi 23 février 2018, les émissaires du géant allemand spécialisé dans la mécanique lourde sont venus redire la disponibilité de l'entreprise, vieille de 150 ans, à réhabiliter cet ouvrage, situé dans la région du Nord du Cameroun.
Selon nos confrères, depuis 15 mois, l'entreprise, qui se targue d'avoir construit 25% des ouvrages hydroélectriques en Afrique, se propose pour apporter les fonds (100 milliards de FCFA) et l'expertise technique nécessaires à la remise à neuf du barrage de Ladgo.
«Nous avons été sur le site et fait notre offre au gouvernement. Nous sommes déjà retournés à Lagdo deux fois pour aligner notre offre technique aux besoins du pays», a souligné François Trudeau.
Et cette offre ambitionne de réhabiliter les quatre unités qui composent le barrage, mais aussi d'améliorer leur capacité, passant de 72 MW actuellement à 80 MW, pour mieux approvisionner le réseau interconnecté nord, en relation avec le concessionnaire du service public de l'électricité.
Pour ce projet, apprend-on, la branche allemande de Voith assurera le volet technique, alors que la branche canadienne, soutenue par le gouvernement de ce pays, se chargera du financement.
Le barrage de Lagdo a été construit entre 1977 et 1982 par les Camerounais avec une contribution d'ingénieurs et d'ouvriers chinois. La société qui dirigea la construction était la China International Water & Electric Corp. Le barrage est situé à 50 km au sud de la ville de Garoua sur la Bénoué. L’objectif de cet édifice était de fournir de l'électricité à la partie nord du pays, ainsi que de permettre l'irrigation de 15 000 hectares de cultures en aval.
Malheureusement, après 35 ans d’existence les effets du vieillissement de ce barrage se font ressentir. A cela s’ajoute l’érosion et les changements climatiques qui entrainent inlassablement, de la retenue d’eau. Le projet de réhabilitation du barrage de Lagdo, arrive donc à point nommé et semble être un début de solution aux fréquents problèmes énergétiques connus dans le septentrion.