L'Eurobond émis par le Cameroun le 19 novembre 2015 et qui est présentement coté sur le marché financier irlandais dans la catégorie des produits financiers amortissables, conserve les bonnes grâces des investisseurs en ce début d'année 2017. Les 3750 titres souverains d’une valeur nominale de 200 000 $ chacun, étaient demandés à 222 040 $ lundi 23 janvier 2017.
Cette disponibilité des investisseurs à racheter chacune des obligations souveraines camerounaises, avec un surplus d'un peu plus de 22 000 $ est notable, dans un contexte marqué par des défis, qui ont été soulevés par des agences de notations.
Dans ses récentes perspectives de notation pour 2017 en Afrique subsaharienne, Moody's relève que le Cameroun fait partie des pays faisant face à des pressions de liquidités en devises. Les estimations de ses analystes indiquent que ses réserves de change ont chuté de 18% entre 2012 et 2016 et que cette dégradation devrait atteindre 20% entre 2016 et 2018.
Dans sa dernière notation (octobre 2016), Standard & Poor's avait pour sa part maintenu les notes souveraines sur le court et le long terme du Cameroun à B/B, avec perspectives stables. L'agence américaine de notation a indiqué que le profil extérieur du pays était renforcé par une politique fiscale et un niveau solide du déficit budgétaire (dette publique), et que cela ne devrait pas changer dans les 12 mois suivant la notation. Par contre elle a estimé que des risques subsistent, en raison de la faiblesse des institutions, notamment pour ce qui est de leurs capacités à gérer une transition politique dans l'éventualité d'un changement à la tête du pays.
Dans le même contexte, Moody's classe le Cameroun dans la catégorie des pays susceptibles de faire face à des crises sociales, comme le Rwanda, la République Démocratique du Congo, l'Angola ou encore l'Ouganda.