Pour le premier essai du Cameroun sur le marché international des capitaux, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey (photo), et son équipe, n’ont pas réussi un coup de maître.
C’est du moins ce qu’indique le site d’information spécialisé Global Capital, qui révèle que le tout premier eurobond de l’Etat camerounais, qui a finalement été d’un montant de 1,2 milliard de dollars (plus de 650 milliards FCfa), a été souscrit par les investisseurs à environ 98% seulement.
Ce taux de souscription en dessous de 100%, bien moins reluisant que les sursouscriptions atteignant parfois 500% réussies par les eurobonds émis depuis au moins 2 ans par les pays africains, renseigne bien sur le degré de crédibilité de la signature du Cameroun (pays noté B/B- par l’agence Standard & Poor’s) sur le marché international.
L’autre indicateur de cette prudence des investisseurs est le taux d’intérêt de cet eurobond d’une maturité de 10 ans. En effet, apprend-on, ce taux d’intérêt frôle les 10%, soit 9,75% plus précisément.
C’est l’un des taux d’intérêt les plus élevés servis par un pays africain (bien moins que le Ghana qui a servi 10,75% cette année) depuis au moins 2 ans, suite à l’émission d’eurobonds. A l’analyse, ce taux aurait pu être plus important n’eut été la garantie partielle fournie par la Banque africaine de développement (BAD).
Cependant, certaines informations crédibles conduisent à ne pas mettre ce taux d’intérêt sur le compte d’une confiance limitée des investisseurs dans la signature du Cameroun.
A en croire lesdites informations, le gouvernement camerounais en est arrivé à servir un taux d’intérêt de 9,75%, suite à la réticence des investisseurs à accepter un taux plus bas pour un eurobond d’un montant de 1,2 milliard de dollar seulement. En clair, avec une demande plus importante, le taux d’intérêt aurait pu être revu à la baisse.
Pour rappel, les fonds levés par le Cameroun à la faveur de cet eurobond co-arrangé par la Société générale et la Standard Chartered Bank, serviront à financer le plan d’urgence triennal du gouvernement (2015-2017), doté d’une enveloppe totale de 925 milliards de francs Cfa.