Le ministre de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, et Serge N’guessan, directeur général pour l’Afrique centrale, du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que d’autres membres du gouvernement et un parterre d’invités, ont pris part à la présentation des nouvelles orientations du Document de stratégie pays de la BAD pour la période 2023-2028.

L’on apprend au sorti de cette rencontre que dans le cadre de cette nouvelle approche, la BAD envisage d’injecter 1 365 millions de dollars soit 819,866 milliards de FCFA afin de développer des infrastructures pour la promotion du secteur agroindustriel dans cinq régions du pays dont le Nord et l’Extrême-Nord. Il s’agira, à travers différentes opérations d’investissements intégrées et à fort impact transformateur de construire des infrastructures favorisants le désenclavement des zones de productions et l’installation des entreprises agroindustrielles.

Il sera également question de renforcer les chaines de valeurs existantes et le processus de transformation structurelle afin de promouvoir une agriculture intelligente face au climat. L’objectif étant de limiter les importations qui coûtent plusieurs milliards de Fcfa au pays chaque année à cause de la faible productivité agricole.

« Ce document de stratégie des Pays pour la période 2023-2028, vise en premier le renforcement de l’industrialisation dans le domaine de l’agro-industrie en développant le capital humain national », fait savoir Alamine Ousmane Mey, Minepat.

CAPITAL HUMAIN

Par ailleurs, la BAD souhaite à travers cette nouvelle stratégie pays, renforcer le capital humain avec une emphase sur la qualification des jeunes pour faciliter l’insertion professionnelle et répondre à la demande en main d’œuvre des entreprises. Mais aussi de renforcer la gouvernance en vue de l’amélioration du cadre institutionnel des affaires à travers la mise en œuvre des opérations d’investissements structurants, notamment dans le secteur social avec une forte implication u secteur privé.

«Nous avons décidé avec le gouvernement et toutes les parties prenantes de nous focaliser sur les régions qui ont besoin de rehausser leur niveau de production surtout leur niveau économique. Il s’agit des régions de l’Extrême-Nord, du Nord, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et l’Est. Il sera question dans ces régions de faire des grands projets transformateurs intégrateurs. Ce sont des projets d’aménagement du territoire, ce qui est différent de ce que nous avons eu l’habitude de faire les projets sectoriels notamment les projets de route, agricoles etc. Grâce à cette stratégie, nous allons intégrer tous ces secteurs pour intégrer le développement territorial», espère Serge N’guessan, directeur général pour l’Afrique centrale de la BAD.

C’est dire que comparée aux éditions précédentes où le document était axé sur plusieurs secteurs, cette nouvelle approche qui s’étale de 2023 à 2028 se distingue par un changement d’orientation tant au niveau stratégique qu’opérationnel. «L’appui de la Banque sera plus spécifique, orientée vers la production de l’agro-industrie. Ce choix-là est en cohérence avec les orientations reçues par les hautes autorités camerounaises en septembre 2022. Sur le plan stratégique, nous nous sommes alignés sur la SND 30. La stratégie de la Banque, vise à utiliser les grandes orientations de cette stratégie pour pouvoir amplifier les actions de l’Etat et du secteur privé», a poursuivi Serge N’guessan.