Un montant entre 500 et 600 milliards de francs CFA (entre 1 et 1,2 milliard de dollars) sera alloué pour servir au renforcement de la trésorerie des banques de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), a annoncé mercredi à Yaoundé le gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), Lucas Abaga Nchama.
Ces fonds proviendront d'une baisse de 50% des coefficients des réserves obligatoires applicables des pays membres de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), une mesure prise lors d'une session extraordinaire du comité de politique monétaire de la BEAC tenue mercredi dans la capitale camerounaise, siège de la banque centrale régionale.
C'est une réponse à un constat de contraction de dépôts dans les banques et donc de liquidités dans le système bancaire communautaire, qui connaît en ce moment une situation économique difficile avec une croissance projetée de 1,6% cette année, à cause de la chute des prix des matières premières dont le pétrole et l'insécurité dans certains pays, a révélé à la presse le gouverneur de la BEAC.
Certes, a-t-il expliqué, la zone CEMAC connaît "une période où l'inflation est plus ou moins maîtrisée, puisqu'elle se situe de la norme de 3%, largement en dessous". Mais, "il y a une contraction des dépôts au niveau des banques, d'une manière générale. Ce qui abaisse la liquidité bancaire. Et lorsque la liquidité baisse, cela génère des besoins supplémentaires en trésorerie des banques".
"Face à cette situation, le comité de politique monétaire a jugé opportune de desserrer la contrainte liée à la constitution des réserves obligatoires et la décision qui a été prise, c'est le principal enseignement de notre session de ce jour (...) Nous avons baissé le coefficient des réserves obligatoires pour donner plus de liquidités au système bancaire", a précisé M. Abaga Nchama.
"Cale va donner beaucoup plus d'aisance de trésorerie aux banques, qui pourront maintenant mener une gestion beaucoup plus dynamique de cette trésorerie", a-t-il ajouté.
Les travaux du comité de politique monétaire de la BEAC ont en outre examiné "la poursuite des réformes sur les instruments de politique monétaire", un processus ayant pour objectif de rendre les textes réglementaires "plus adaptés, plus efficaces et de les arrimer aux meilleures pratiques des banques centrales dans le monde", a par ailleurs rapporté Lucas Abaga Nchama.
Une nouvelle session est envisagée au cours des prochaines semaines en vue de l'approbation de ces textes.