Infos Business of Tuesday, 13 December 2016

Source: cameroon-info.net

La CEMAC dit non à la dévaluation du FCFA

Les chefs d'Etat de la CEMAC Les chefs d'Etat de la CEMAC

D’après le journal Intégration du 12 décembre 2016, Pierre Moussa, le président de la Commission de la CEMAC, est arrivé à Yaoundé dimanche 11 décembre 2016. Il est venu discuter avec les autorités camerounaises des contours du sommet de crise des Chefs d’État de la CEMAC, programmé les 21 et 22 décembre 2016 dans la capitale camerounaise, sur le marasme économique et financier qui frappe la sous-région. «La situation appelle immédiatement des mesures énergiques, si l’on veut éviter une dévaluation du FCFA en 2017», indique une source au sein de la Commission de la CEMAC.

Selon la source, la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a fortement contribué à la dégradation de cette monnaie. «La BEAC n’a pas mis en place une politique rationnelle de gestion des devises issues de la vente des hydrocarbures du temps où le prix du baril était à son meilleur niveau. De fait, l’incapacité à rapatrier au fur et à mesure les recettes générées des ventes pétrolières a maintenu une illusion de bonne santé financière au niveau du compte d’opération des pays de la CEMAC au trésor français; et la priorisation des avances de trésorerie concédées par la BEAC aux États membres a vite montré ses limites dès la chute des prix du baril de pétrole», explique le journal.

Selon une analyse de la Commission de la CEMAC, il est urgent de stopper cette dégradation et relancer au plus vite la machine économique dans la zone, «sinon, on va inévitablement vers la dévaluation du FCFA en 2017». Et de montrer la voie à suivre: «Les chefs d’État, au cours de leur sommet extraordinaire de Yaoundé, doivent choisir entre le retour de leurs pays respectifs au FMI ou l’implémentation d’une stratégie endogène dans le cadre du Programme des réformes économiques, monétaires et financières en zone CEMAC (PREF-CEMAC)».

Selon l’économiste Dieudonné Essomba, «le Président Biya veut proposer un ajustement structurel à l’échelle régionale, autrement dit, le retour des experts du FMI, la baisse des salaires, la réduction des avantages, le gel des avancements, mais désormais appliqués à l’échelle régionale puisque tous ces pays sont, à des degrés divers, pratiquement en cessation de paiements».

Cependant, le président Dénis Sassou Nguesso de la République congolaise récuse tout projet d’aller au Fonds Monétaire International. Par ailleurs président dédié du PREF-CEMAC, il tente de convaincre ses homologues de la nécessité de mettre immédiatement en œuvre ce programme validé le 30 juillet 2016 à Malabo, lors du sommet extraordinaire des chefs d’État de la CEMAC.