Infos Business of Friday, 12 May 2017

Source: 237online.com

La Chine suspend le financement de l'autoroute Yaoundé-Douala

La chine reproche au Cameroun de modifier de façon unilatérale les caractéristiques de la route La chine reproche au Cameroun de modifier de façon unilatérale les caractéristiques de la route

L’entreprise chinoise de construction, China First Highway engineering Co Ltd (Cfhec), a mis en congé technique une partie de son personnel depuis le 29 avril 2017.

L’autoroute Yaoundé-Douala prend un virage inquiétant. Après les multiples grèves qui font souvent l’actualité de ce projet dit structurant, il est désormais question de suspension des financements de la part du partenaire chinois Eximbank.

Selon une source fiable, le bailleur de fonds reproche au Cameroun « d’avoir modifier de façon unilatérale les caractéristiques de la route ».

Même si la source reste peu diserte sur les changements qui ont été effectivement apportés dans le projet de l’autoroute et leur ampleur, il reste que le pourvoyeur de fonds a fermé le robinet ? Conséquence logique : l’entreprise chinoise China First Highway engineering Co Ltd (Cfhec) en charge de la construction de la première phase de l’autoroute (60 Km sur un total de 215 Km) est en cessation d’activités.

De fait, par note de service du 29 avril 2017 dont nous avons pu obtenir copie, la direction des ressources humaines de l’entreprise chinoise s’est adressée à ses employés en ces termes : « Nous avons le regret de vous informer qu’étant donné le retard de paiement du maître d’ouvrage depuis longtemps, la direction de Cfhec décide suspendre les travaux des ouvriers chargés de terrassement sur le chantier de construction de la première phase de l’autoroute Yaoundé-Douala à compter du 2 mai 2017 ».

China First Highway engineering Co Ltd ajoute que, pendant la période d’arrêt, le paiement du salaire sera effectué conformément aux lois et règlements. La période de suspension sera d’un mois à compter du 2 mai 2017 et cette période portera pourra être prorogée en cas de besoin.

Tout semblait aller comme sur les roulettes jusqu’ici. Car au 31 mars 2017, le déforestage avait atteint un taux d’exécution de 95% du PK (point kilométrique) 00 au PK 40.

Sollicitée fin octobre 2011 par le gouvernement camerounais représenté par le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) pour un prêt de 241 milliards FCFA en vue de la construction de la première phase de l’autoroute entre Douala et Yaoundé, Eximbank, de Chine, avait favorablement répondu.

Dans le mémorandum d’entente qui avait fixé le cadre des négociations, l’entreprise Cfhec s’était engagée à faciliter l’obtention des financements auprès des bailleurs de fonds. Un engagement réalisé en juin 2012.

En mars 2014, M. Lu, l’un des responsables de la China First Highway Engineering, a indiqué que le démarrage des travaux était bloqué par les indemnisations non encore perçues par les populations installées sur les emprises du projet. Des indemnisations officiellement évaluées à 1,5 milliard de FCFA pour les populations installées sur les premiers 10 Km du projet.

Et selon lui, eu égard aux modifications apportées sur le projet de départ par la partie camerounaise, notamment le remplacement de la norme chinoise (100 Km/h) par la norme française (110 Km/h) et le terrassement d’une autoroute de deux à trois voies de part et d’autre, M. Lu avait indiqué : « la longueur de départ va diminuer, puisque l’enveloppe pour cette première phase du projet est déjà débloquée.

On devrait être à 47 Km pour cette première phase, afin de tenir les financements ». Par ailleurs, apprend-on, le contrat de départ prévoyait la construction de 68 Km de routes avec 23 Km de voies à réhabiliter, pour une enveloppe globale de 284 milliards de FCFA, dont 241 milliards de FCFA mis à disposition par Eximbank of China, suite à une convention de financement signée avec le gouvernement camerounais le 28 juin 2012 à Yaoundé.

Les nouvelles modifications apportées par la partie camerounaise qui ont provoqué l’arrêt des financements de Eximbank Chine restent pour l’instant un mystère.