Infos Business of Monday, 13 February 2017

Source: camer.be

La FCC dit non à la vente à l'unité des cigarettes

Arrêter de fumer est possible pour chacun - FCC Arrêter de fumer est possible pour chacun - FCC

Au Cameroun, la loi sur la publicité n?est pas respectée. Au carrefour Nelson Mandela, une adolescente est exposée à la publicité du tabac. Pourtant ce kiosque n’en vend point. Un peu plus loin, un box offert par une entreprise de tabac pour la commercialisation de ses produits. A Douala, il en existe des centaines qui vendent des cigarettes à l’unité. Des mineurs le font également.


A l’aide des petites boîtes de fortune, ils parcourent les lieux publics et proposent de la marchandise aux clients. Des affiches publicitaires décorent la plupart des coins et recoins de la ville. Même des call-box sont devenus des supports de communication publicitaire. Toutes choses qui constituent une violation de la loi sur la publicité au Cameroun. La Loi N°2006/018 du 29 décembre 2006 régissant la publicité sur le territoire national interdit la publicité des produits de tabac.


En son article 39 – (1), les publicités en faveur des cigarettes et autres produits du tabac sont interdites dans la presse écrite, par voie de radiodiffusion sonore, de radiotélévisuelle, d’affichage publicitaire et de cinéma ou de toute autre structure assimilable. L’interdiction visée à l’alinéa 1 cidessus s’applique également à toute forme de parrainage ou de mécénat mettant en évidence les cigarettes et autres produits de tabac, ainsi qu’à la publicité transfrontalière impulsée à partir du territoire camerounais.


« Nous ne tenterons pas d’influencer les consommateurs dans leurs décisions de fumer et sur le nombre de cigarettes qu’ils veulent fumer. Tout en reconnaissant que la vente de cigarettes à l’unité est une réalité dans de nombreux pays où nous sommes présents, nous n’y apportons pas d’appui commercial et n’encourageons pas les commerçants à vendre des cigarettes à l’unité », tente-t-on d’expliquer au sein d’une entreprise importatrice de tabac.


« La publicité sur le tabac est interdite au Cameroun, et ceux qui s’entêtent à faire la promotion du tabac violent la réglementation. Les kiosques et boutiques ne doivent plus recevoir les publicités des industries du tabac : une publicité qui tue », affirme cependant le président de la fondation camerounaise des consommateurs. Pour Alphonse Ayissi Abena, les dégâts causés par le tabagisme au Cameroun sont énormes. Selon le ministère de la Santé, le Cameroun enregistre environ 66 000 décès chaque année du fait du tabagisme contre 6 000 000 sur le plan mondial ; 15% de jeunes de moins de 15 ans sont fumeurs avec une prévalence plus élevée en milieu scolaire ; 44 % d’élèves ont expérimenté le tabac, dont 5% à l’âge de 7 ans.


Chez les femmes, le tabagisme qui est une drogue, est une des principales causes de mort subite du nourrisson et d’insuffisance pondérale à la naissance. « Nous devons sensibiliser les consommateurs sur les dangers du tabac et protéger les jeunes, sanctionner les contrevenants à la loi, créer des centres de désintoxication tabagique. Arrêter de fumer est possible pour chacun, que l'on soit peu dépendant ou dépendant depuis longtemps, mais pour cela, il faut mettre en place des centres de désintoxication tabagique. Il faut réprimer la vente du tabac par les mineurs d’âge et interdire la vente en détail des cigarettes au Cameroun », recommande la fondation camerounaise des consommateurs au gouvernement.