Dans sa publication économique comptant pour le mois de juin 2018, la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) note qu'entre 2001-2017, la France a enregistré un fort recul de ses parts de marché dans les pays d’Afrique francophone, dont le Cameroun.
Dans le domaine de l’exportation des machines, l’Hexagone a ainsi perdu près de 20 points de pourcentage dans l’ensemble des pays de la région, comme en Algérie, au Maroc, en Côte d’Ivoire ou au Cameroun, et même jusqu’à quasiment 25 points au Sénégal. « Cette baisse a été principalement au profit de la Chine qui a enregistré des gains de parts de marché considérables (entre 15 et 20 points de pourcentage et même 24 points au Cameroun), dans tous les pays de la région, à l’image de la tendance sur l’ensemble continent.», souligne la Compagnie française d’assurance.
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Tandis que la France possédait des parts de marché considérables dans l’industrie pharmaceutique dans les pays d’Afrique francophone au début des années 2000, allant d’environ 50 % en République démocratique du Congo (RDC), à Madagascar ou au Maghreb, à près de 80 % en Côte d’Ivoire, au Cameroun ou au Togo, celles-ci se sont fortement réduites depuis. Dans l’ensemble de ces pays les pertes de parts de marché s’élèvent à environ 20 points, indique la Coface.
A l’inverse, si la Belgique a également fortement progressé au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en RDC, au Togo, au Burkina Faso et en République centrafricaine, d’autres acteurs comme la Chine et, surtout, l’Inde ont particulièrement tiré leur épingle du jeu en Afrique francophone sur la période.
Toujours selon la Coface, ce secteur automobile a également enregistré d’importantes pertes de parts de marché de la France, ceci du fait de la concurrence venue de Chine, notamment sur le segment des pièces détachées. Cette régression française s’observe notamment au Cameroun, au Sénégal, au Congo, au Mali, au Togo, en Guinée, au Bénin ou à Madagascar.
La Coface rappelle qu’entre 2001 et 2011, la valeur des échanges entre la France et les pays africains a été multipliée par 2,6 pour atteindre plus de 77 milliards de dollars US.
Toutefois, à partir de 2011, la valeur du commerce de marchandises entre la France et les partenaires africains a stagné, et même légèrement décliné, avant de s’effondrer en 2015 et 2016, en même temps que les cours du pétrole.
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En 2017, l’excédent commercial s’est réduit de moitié après avoir atteint un niveau record de 6 milliards USD en 2015 et 2016.