Infos Business of Wednesday, 23 August 2017

Source: cameroondailyjournal.com

La Société Nationale d’Investissement sous le feu des critiques

La SNI a un rôle très important à jouer dans l’économie du pays mais, le fait-elle effectivement La SNI a un rôle très important à jouer dans l’économie du pays mais, le fait-elle effectivement

La Société Nationale d’Investissement (SNI) ne mérite plus son nom. Elle a été créée en 1963 avec pour objectif la mobilisation, la fixation et l’orientation de l’épargne nationale en vue de favoriser, par des moyens appropriés, les opérations d’investissement d’intérêt économique et social, dans les domaines industriels, agricoles et commerciaux.

Elle est chargée de participer aux côtés de l’État à l’amélioration de la politique industrielle, de même qu’elle est l’opérateur chargé de sa mise en place effective.

La SNI est une société holding qui prend des participations dans des entreprises du tissu économique national. Elle est surtout un établissement financier destiné à financer des opérations dans les entreprises, de prospecter, détecter et identifier de nouveaux créneaux porteurs d’avenir industriels, de contribuer à l’amélioration des méthodes de gestion des entreprises financées, etc.

Au demeurant, la SNI a un rôle très important à jouer dans l’économie du pays mais, le fait-elle effectivement ?

La SNI favorise les grandes entreprises

Nous répondons par la négative. Notre premier constat est que la SNI se focalise beaucoup plus sur les grandes entreprises (Chococam, Sic Cacaos, Socapalm, SABC, etc.) et accorde très peu d’intérêts aux PME et PMI locales.

Or, la plupart de ces grandes entreprises ne sont plus créatrices de croissance et d’emploi conformément au Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) qui privilégie les PME et PMI dans la relance de l’économie nationale.

Par conséquent, l’on peut dire que si le gouvernement camerounais veut relancer son économie par l’investissement, alors il devra réorienter les activités de la SNI vers le développement de nouvelles entreprises et de nouvelles industries.

Dans un contexte de la sous-production et en tant qu’établissement financier, la nouvelle SNI devrait soutenir les PME/PMI pour booster l’offre nationale en vue de couvrir les besoins de consommation et pourquoi pas, exporter l’excédent vers la sous-région et les autres marchés internationaux.

La SNI oublie l'industries de transformation

Notre deuxième constat est que la SNI se positionne uniquement en amont des filières. Dans la filière bois par exemple, elle ne s’intéresse qu’à l’exploitation forestière brute.

Les entreprises de ce secteur exportent les grumes pour qu’ensuite, les Camerounais (les plus aisés) importent des meubles et autres produits manufacturés en bois. Le même constat est fait dans les autres filières comme l’huile de palme, le café, les mines, le cacao dans une certaine mesure, etc.

Ces produits sont exploités uniquement de manière brute ou artisanale, dans un contexte où l’industrie de la transformation est largement porteuse et ouverte. Il convient donc pour la SNI de s’investir aussi en aval (en encourageant et/ou finançant la transformation locale) pour augmenter la valeur ajoutée des produits locaux et créer plus de richesses.