Infos Business of Thursday, 29 September 2016

Source: 237online.com

La Sopecam récuse une dette de 1 milliard

La Société de presse et d’éditions du Cameroun (Sopecam) La Société de presse et d’éditions du Cameroun (Sopecam)

Faux fuyant, rétorque-t-on à Camtel. La fourniture du téléphone et de la connexion internet à haut débit par fibre optique est suspendue à la Société de presse et d’éditions du Cameroun (Sopecam) notamment au siège social à Yaoundé, depuis vendredi 23 septembre dernier. Le conseiller technique n°1 à la Sopecam, Raould Lebogo Ndongo le confirme et le déplore. Il doit se contenter d’un modem pour rester connecté au réseau.

Et n’utilise le téléphone fixe que pour les communications internes. En fait, pour renouveler son appareil de production dans le sillage de la prochaine Can féminine qu’abrite le Cameroun, Camtel a effectivement lancé une opération de recouvrement forcé de ses créances estimées à 65 milliards F.Cfa et cible les ministères et les sociétés d’Etat ainsi que les abonnés privés. C’est dans le cadre de cette opération que la Sopecam est coupée du réseau géré par Camtel pour une dette estimée à 1 milliard F.Cfa.

A la Sopecam, on s’étonne de cette escalade. « Il y a eu certes des échanges de correspondances entre la Sopécam et Camtel. Mais il n’y a pas eu cette alerte qui ferait qu’on s’émeuve », soupire Raould Lebogo Ndongo. « Ce qui est embêtant, ajoute-t-il, c’est que le Directeur général de la Sopecam avait instruit, le 23 août dernier, la Daf de fournir la balance de paiement Sopecam/Camtel. Il était question de repartir vers Camtel comme cela a été fait plusieurs fois. Or, tandis que nous étions dans cette démarche, nous avons été brutalement suspendus du réseau. »

Désaccord patent

Le hic c’est que Camtel est redevable aussi à la société qui édite le quotidien Cameroon tribune. Dans le détail, selon les chiffres comptables que le Jour a pu consulter à la Rue de l’aéroport, les insertions publicitaires et autres dues par Camtel à Sopecam Marketing and Communication cumulent à environ 274,6 millions F.Cfa tandis que les abonnements impayés se chiffrent eux à 651,6 millions F.Cfa. Ce qui fait un total de 926 millions F.Cfa que Sopecam brandit comme la dette de Camtel. Et sur la base du cumul des factures envoyées par Camtel, la Sopecam reconnaît une dette de 413,7 millions F.Cfa.

Ce qui fait un solde de 512, 4 millions en faveur de Sopecam. On apprend d’ailleurs que la Sopécam a suspendu depuis le mois d’août dernier certaines prestations vis-à-vis de Camtel. « Nous proposons la démarche simple de rapprocher les comptes. Après un pointage fait par nos services comptables respectifs on tire le solde », réitère le conseiller technique n°1. Déjà le 26 septembre dernier, le Dg de la Sopecam, Marie-Claire Nnana avait écrit au Dg de Camtel pour lui proposer une plate-forme de discussion en date du 30 septembre. « Nous attendons la réponse », s’agace M. Lebogo Ndongo.

Des entraves sérieuses sont pourtant provoquées par la suspension d’internet et du téléphone à la Sopecam. « Internet nous permet d’être en liaison avec nos sites de production. Les agences envoient par ce canal les articles et les illustrations. Nous sommes également affectés dans le domaine des insertions publicitaires. Il faut pouvoir télécharger des fichiers lourds. Mais le plus dommageable c’est notre image, on pourrait retenir que la Sopecam est une entreprise qui ne respecte pas ses engagements », déplore le conseiller technique n°1 de la Sopecam.

Le Jour a contacté hier soir une source à Camtel qui qualifie la réaction de la société éditrice de Cameroon tribune de « faux fuyant ». « Sopecam, affirme notre source sous anonymat, ne prend pas en compte dans ses calculs les montants que nous avons déjà versés. Mais surtout, quelle publication de Sopecam peut coûter 651 millions F.Cfa en neuf ans d’abonnement ? », S’interroge notre source, circonspecte. Le désaccord est donc patent. 237online.com Une réunion entre les responsables de ces deux sociétés d’Etat devrait pourtant permettre de rapprocher les comptes et vider le différend. L’offre de discussion faite par Marie-Claire Nnana est une bonne piste.