La dette publique directe du Cameroun, estimée à 4958,1 milliards FCFA (environ 28,1% du produit intérieur brut, PIB) à fin mars 2017, a représenté 93,6% de la dette publique et à garantie publique, selon la dernière note de conjoncture publiée par la Caisse autonome d’amortissement (CAA).
La dette publique et à garantie publique, évaluée à 5294 milliards FCFA, a ainsi dépassé la barre de 30% du PIB pendant la période étudiée, en augmentation de 2% en glissement trimestriel et de 15,4% en glissement annuel.
Cette situation, explique la note, est la conséquence de l’émission, en novembre 2016 en novembre 2016, d’un emprunt obligataire sur le marché local, d’un montant de 165 milliards FCFA, mais aussi de la dépréciation en une année de près de 6% du francs CFA par rapport au dollar US.
Le service était composé, au 31 mars dernier, de 79,4% de dette extérieure et de 20,6% de dette intérieure, contre 80,1% et 19,9% respectivement un an plus tôt alors que les avances statutaires, dont l’encours est évalué à 266 milliards FCFA, sont en augmentation de 15,15% en glissement trimestriel et de 51,13% en glissement annuel.
Selon la CAA, la décomposition du portefeuille de la dette publique et à garantie publique, composé de 79,2% de dette extérieure et 20,8% de dette intérieure, contre une composition de 80,5% et 19,5% respectivement au 1er trimestre 2016, «traduit une forte exposition au risque de change».
De même, les augmentations des taux d’intérêts variables sur les dettes intérieure (14%) et extérieure (17,6%), «indiquent une aggravation du risque de taux d’intérêt qui devra être remédié par un recours prioritaire et, autant que faire se peut, aux financements à taux fixes».
La baisse des recettes d’exportation permet d’entrevoir une dette publique viable avec un risque de surendettement modéré, estime la CAA qui s’empresse toutefois de prévenir de risques importants pesant sur cette viabilité, du fait de la faiblesse des recettes d’exportation.
Des efforts restent à entreprendre pour, d’une part, maintenir le ratio desdites recettes sur le PIB dans des proportions moyennes de 20% au-delà de 2021, et d’autre part améliorer la gouvernance financière nécessaire pour une meilleure notation et classification du Cameroun.
La note de conjoncture relève que, bien que pays à revenu intermédiaire tranche inférieure depuis longtemps, le Cameroun reste classé parmi les pays à faibles résultats, limitant ainsi son accès aux financements nécessaires afin d’assurer une réelle croissance inclusive avec une dette viable et un risque maitrisé de surendettement, du fait des niveaux bas de seuils d’alerte.