• La dette publique du pays au 31 août 2021 s’élève à 10 927 milliards de FCFA (19,3 milliards de dollars)
• Ce montant représente 45,3% du produit intérieur brut (PIB)
• La situation du Cameroun est assez préoccupante pour la BAD
Le Cameroun est l’un des pays qui croulent les dettes. Les chiffres sont vertigineux. Selon les données publiées la Caisse autonome d’amortissement le Cameroun est resté sur une courbe évolutive au cours des derniers mois en ce qui concerne sa dette. Elle rapporte dans sa note de conjoncture mensuelle que la dette publique du pays au 31 août 2021 s’élève à 10 927 milliards de FCFA (19,3 milliards de dollars), soit respectivement une augmentation de 0,5% par rapport au mois précédent et de 8,2 % par rapport à l’année dernière. Cette dette représente 45,3% du produit intérieur brut (PIB) et est constituée à 91,8% de la dette directe et garantie de l’administration centrale et de 8,2% de la dette des entreprises et établissements publics, précise Financial Afrik.
Les principales déclinaisons de la dette intérieure estimée à 2 618,9 milliards de FCFA sont constituées de 46,8% de titres publics, 28,8% de dette structurée, 22% de dette consolidée auprès de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) et 2,5% de dette non structurée. Cette hausse de l’endettement, d’après les autorités, s’explique notamment par la construction des infrastructures dans divers secteurs d’activité.
Selon ce site spécialisé en économie et finance africaine, la dette du Cameroun qui se situait autour de 3 000 milliards de FCFA (5,3 milliards de dollars) en 2007 est passée à 6 010 milliards de FCFA (10,6 milliards de dollars) en 2016 pour se situer à 10 927 milliards de FCFA en 2021. Un accroissement d’après le gouvernement dû en grande partie au lancement des travaux structurants devant conduire le pays à l’émergence projetée en 2035. Par ailleurs, non seulement avec un taux d’endettement de 45,3% du PIB, le pays est encore loin du seuil de tolérance de 70 % du PIB admis dans la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Cet état d’endettement démontre que « la signature du Cameroun reste crédible », raison pour laquelle les partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux lui font confiance.
Mais la situation n’est pas non plus encourageante. Elle est d’ailleurs préoccupante notamment pour la Banque africaine de développement (BAD) qui a indiqué en 2020 dans une analyse de la situation économique du pays que le Cameroun un « pays à haut risque de surendettement ».
Il revient donc aux autorités de trouver les mécanismes efficaces pour juguler la dette et continuer à produire de la croissance. Le ministre MOTAZE Louis Paul, en charge des Finances a donc du pain sur la planche après son retour d’Europe pour raison de santé.