«Nous avons relevé une amélioration dans la qualité du café mis en vente dans le Moungo ». Propos d’André Marie Lema, responsable au Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), confiés à la presse mardi à Nkongsamba (Moungo). L’homme s’exprimait au terme de deux jours de travaux, portant sur l’évaluation du déroulement de la campagne caféière 2014-2015 dans le département du Moungo et à l’Ouest.
Si ce responsable ne donne pas de chiffres globaux, le Cicc croit voir dans l’amélioration susmentionnée un signe du recul de l’activité des coxeurs. L’avis n’est pas unanime. Brigitte Tchatchouang, membre d’une coopérative, qui produit du café et en achète aussi aux planteurs, déplore le fait que ceux-ci aient tendance à aller vers ces acteurs véreux, rarement à court de liquidités… « Nous décrions chaque année le problème des coxeurs.
Ça ne finira pas tant que les prix ne seront pas intéressants », relève, pour sa part, David Tiako, usinier, ancien dans la filière café. Parlant des prix, il ajoute : « On s’attendait à environ 900 F ou 1000 F le kilogramme, mais en 2014-2015, les prix ont varié entre 625 et 700 F. On nous dit suivre le cours mondial ». A en croire la délégation départementale du Commerce, le Moungo a commercialisé 2 627 400 kg de café contre 2 993 998 kg la campagne précédente, soit une baisse de 12% en valeur relative.
D’autres problèmes ont été soulevés au cours des échanges, auxquels ont aussi pris part des responsables du Minader, du Mincommerce et de l’Office national du cacao et du café (Oncc) : la dissimulation des stocks, les fausses déclarations, la faiblesse des moyens logistiques, le manque de financements, etc. Autant de challenges à relever, auxquels s’ajoutent le vieillissement du verger, l’absence de matériel végétal de qualité (pouvant notamment bien résister à la saison sèche), le coût des intrants, entre autres.
« Nous avons souhaité avoir des recommandations concrètes qui peuvent être mises en œuvre pour la prochaine campagne (…). Les défis portent maintenant sur la productivité (nous en sommes à 300 kg/ha quand dans d’autres pays on est à une tonne, voire plus, par hectare) et sur la force de travail. Le gouvernement et le Cicc mènent aujourd’hui des actions pour intéresser les jeunes », conclut André Marie Lema.