Le Cameroun a officiellement lancé la campagne cacaoyère 2024-2025, marquant le début d'une nouvelle saison dans un contexte économique exceptionnel pour la filière. Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a annoncé ce 6 août 2024 que la cérémonie d'ouverture se tiendra le 8 août à Mvengué, dans la région du Sud. Cette campagne débute alors que les prix des fèves de cacao atteignent des niveaux historiques, dépassant la barre des 5 000 FCFA par kilogramme, un record salué par les autorités.

Dans son communiqué, le ministre a souligné que cette campagne s’inscrit dans la continuité de la précédente, caractérisée par une hausse sans précédent des cours du cacao. Il a insisté sur la reconnaissance internationale de la qualité du cacao camerounais, qui attire désormais l’attention des plus grands acteurs de l'industrie chocolatière mondiale. « Tous les indicateurs convergent vers une amélioration de ces acquis, ou du moins leur préservation, grâce à une qualité retrouvée et reconnue de la fève camerounaise, ainsi qu'un déséquilibre avéré entre une offre en retrait et une demande croissante », a-t-il affirmé.

Le ministre a également encouragé les acteurs de la filière à redoubler d'efforts pour maintenir et améliorer la qualité du cacao camerounais, tout en renforçant son image sur le marché international. Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), les exportations de fèves de cacao et de ses dérivés ont généré 512 milliards de FCFA en 2023, soit une hausse de 10,4% par rapport à l’année précédente. Bien que les volumes exportés aient diminué, les revenus ont augmenté, démontrant l'effet bénéfique des prix élevés sur les recettes d'exportation.

En 2023, le Cameroun a exporté 180 095 tonnes de fèves brutes, générant plus de 359 milliards de FCFA, ce qui représente une progression de 12,9% par rapport à l'année précédente. En parallèle, les exportations de produits dérivés du cacao, tels que la pâte et le beurre de cacao, ont rapporté 153 milliards de FCFA, bien que certaines catégories, comme le beurre de cacao, aient connu une légère baisse.