Ce 2 octobre 2024 marque une étape décisive dans l'aménagement des infrastructures routières au Cameroun. Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a officiellement lancé les travaux de conception et de réalisation de la phase 2 de l'autoroute Yaoundé-Douala. Ce projet stratégique, qui s'étend sur 141,1 km entre Bibodi et Douala, est d'une importance capitale pour renforcer les connexions entre les deux principales villes du pays, tout en dynamisant les échanges au sein de la sous-région Afrique centrale.

Selon les services de communication du ministère des Transports, la distance initialement prévue pour cette phase était de 136 km, mais le projet a été ajusté pour atteindre 141,1 km. Le coût total des travaux est estimé à près de 880 milliards de FCFA, avec un délai d'exécution de 36 mois. Cette seconde phase fait suite aux recommandations issues des récentes rencontres entre le président Paul Biya et son homologue chinois Xi Jinping, notamment lors du 4e Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) tenu à Beijing en septembre 2024.

Paul Biya avait alors plaidé pour une intensification des investissements chinois dans les infrastructures routières camerounaises, un appel entendu par la Chine qui réaffirme son engagement à travers la participation de la China First Highway Engineering Corporation (Cfhec) aux travaux de cette phase 2. Cfhec, filiale du conglomérat China Communications Construction Company (CCCC), a été choisie par contrat de gré à gré après avoir prouvé son expertise lors de la première phase, longue de 60 km, livrée après huit ans de travaux.

La phase 2 vise à améliorer non seulement la connexion entre Yaoundé et Douala, mais aussi à fluidifier les principaux corridors de transport reliant Douala à N'Djamena, Bangui et Brazzaville. Ce projet est également attendu pour favoriser le développement des localités traversées, contribuant ainsi à la croissance économique régionale.

Lors de son discours, le ministre Nganou Djoumessi a rappelé l'importance de l'engagement de l'État envers les populations locales, notamment en matière d'indemnisations. Un rapport d’évaluation des biens impactés a déjà été finalisé, et le ministre a encouragé les riverains à coopérer afin de faciliter l'avancement des travaux, tout en assurant que les indemnisations seront traitées avec transparence.

Le projet est réparti en cinq tronçons : Bibodi-Bodmon (39,5 km), Bodmon-Edéa Est (34 km), Edéa Est-Edéa Ouest (30 km), Edéa Ouest-Pitti gare (18 km), et Pitti gare-Massoumbou (19,5 km). La conception prévoit un contrat à prix unitaires, garantissant que l'entreprise sera rémunérée selon les prestations effectuées.

Bien que la première phase ait coûté près de 350 milliards de FCFA pour un marché initial de 284 milliards, les autorités espèrent que cette nouvelle phase se déroulera dans les délais prévus.