L’ambassadeur du Brésil au Cameroun, Sergio Couri Elias, a reçu en audience les directeurs généraux de la Cameroon Telecommunications (CAMTEL) et de la filiale locale de la firme chinoise Huawei Technologies, David Nkoto Emane et Li Jiyang respectivement, qui ont rappelé la volonté de voir ce pays d’Amérique du Sud adhérer à leur consortium, le câble sous-marin South Atlantic Inter Link (SAIL) appelé à relier la côte camerounaise de Kribi à celle de Fortaleza (Brésil).
Img : Le Brésil convié au projet de câble sous-marin entre Fortaleza et Kribi
Le souci du consortium SAIL de s’implanter au Brésil, rappelle le communiqué conjoint signé des deux dirigeants, est affirmé par toutes les parties, une filiale de China Unicom, encore appelée China Unicom do Brasil et qui travaille étroitement avec Huawei Brésil pour la finalisation des travaux d’atterrissement du câble, étant déjà opérationnelle.
L’ambassadeur Sergio Couri Elias, apprend-on, a regretté l’absence de son pays à ce regroupement d’intérêts économiques et technologiques, même s’il a bien voulu la justifier, entre autres, par une conjoncture difficile à laquelle le Brésil fait face en ce moment.
Le désintérêt du Brésil pour ce chantier peut également s’expliquer par le fait que ce pays est déjà engagé dans un projet similaire, porté par l’Angola.
S’agissant spécifiquement de la mise en œuvre du SAIL, des sources proches du dossier indiquent que le montage financier est bouclé, l’étude des fonds marins et les différentes étapes de la faisabilité achevées, les activités de fabrication du câble sous-marin et d’intégration des répéteurs étant pour leur part réalisées à environ 55%.
Le projet SAIL, qui est réalisé par l’opérateur Huawei Technologies, comporte un linéaire de 6000 kilomètres à travers l’Océan atlantique pour un coût évalué à 280 milliards FCFA. Il a été lancé en juillet 2016 par le consortium entre le Cameroun et la China United Telecommunications Corporation (China Unicom), grâce à un prêt de l’État du Cameroun auprès d’Eximbank China.
Cette infrastructure, dont la mise en service est prévue au 4ème trimestre 2018, sera, selon la CAMTEL, «le premier système de câble sous-marin à fibre optique à connecter directement l’Afrique et l’Amérique du Sud».
SAIL devra également assurer la sécurisation de la desserte à l’international, à travers la mise en place d’une nouvelle route transocéanique, et disposer de transmissions de données de grande capacité et à grande vitesse estimées à 32 Tbit/s, entre l’Afrique et le continent américain.