Le Directeur Général du Centre de commerce extérieur et des Relations extérieures(CCERE) édifie le grand public sur le CCERE un Centre créé pour faciliter la bonne conduite des démarches administratives et la pérennité des affaires. Et d’accompagner les éventuels investisseurs dans leurs démarches administratives avant l’arrivée (visa, installation) mais aussi une fois installés sur le sol camerounais. Entretien.
Ibrahim ZAKARI, depuis quelques jours, les médias font écho du lancement des activités à Douala, d’un Centre de commerce extérieur et des Relations extérieures(CCERE). En votre qualité de Directeur Général, dites-nous de quoi s’agit-il ?
Merci de l’opportunité que vous nous donnez pour éclairer l’opinion sur les missions que le Centre de Commerce Extérieur et des Relations Extérieures s’est données depuis 2009,date de sa création ici à Akwa, principale quartier d’affaires de Douala, la métropole économique du Cameroun.
Vous savez, le Cameroun est un pays riche en matières premières et en main d’œuvre; il a beaucoup à offrir et possède un important potentiel de développement à exploiter. Le pays bénéficie d’une certaine stabilité politique et économique précieuse. Grâce à sa position au sein de la sous-région, le Cameroun peut permettre aux investisseurs étrangers d’atteindre les différents marchés de la CEEAC dont il est membre, mais aussi le Nigéria frontalier. Cette position stratégique permettrait donc à un investisseur de se rapprocher d’une cible d’environ 260 millions de consommateurs potentiels.
Nous sommes donc un Centre d’accompagnement de ces investisseurs. C’est-à-dire nous facilitons la bonne conduite des démarches administratives et la pérennité des affaires. Notre but est d’accompagner les éventuels investisseurs dans leurs démarches administratives avant l’arrivée (visa, installation) mais aussi une fois installés sur le sol camerounais. Nous proposons une assistance quant aux rencontres à programmer, aux événements à organiser et aux différentes formalités à effectuer. Ces différentes mesures et initiatives permettent de créer un climat propice aux affaires et d’assurer une certaine sécurité des investissements étrangers au Cameroun. Par ailleurs, nous assurons la communication et la collaboration entre les investisseurs étrangers et les chambres consulaires institutionnelles;nous fournissons de l’assistance consulaire requise aux hommes d’affaires et potentiels investisseurs camerounais désireux de s’implanter à l’étranger, des informations sur les aspects pertinents de la législation internationale en la matière, des pratiques d’arbitrage et procédures de règlement de différends ayant cours devant les juridictions internationales ou étrangères. Nous pensons que malgré le contexte de crise internationale, l’économie camerounaise arrive à maintenir une certaine stabilité. C’est d’ailleurs l’un des arguments énoncés par le président Paul Biya le 22 mars 2017 lors de sa visite en Italie. Ce dernier a affirmé que notre pays «a essayé, malgré la crise économique, de conduire une économie qui est résiliente et qui tient 5% de taux de croissance, une inflation autour de 2% et une dette qui est tout de même assez contrôlée, puisqu’elle est autour de 28% du PIB».A la même occasion, le Président Paul Biya a également précisé que selon la loi du 18 avril 2013, «les investisseurs peuvent rapatrier les bénéfices [de leurs investissements] sans entrave».Le CCERE est donc un outil d’accompagnement dans l’émergence de tous et de chacun.
Monsieur le Directeur Général, on parle de plus en plus des concepts d’intelligence Economique, ou veille économique et stratégique. Quelle est la touche qu’apporte le Centre de Commerce Extérieur et des Relations Extérieures (CCERE) ?
En fait, il s’agit de l’un des quatre points majeurs de nos missions. Nous conseillons sur les risques et avantages d’investissement dans certains pays étrangers et études sur l’environnement, les risques politiques, économiques et sociaux à l’investissement dans lesdits Etats. Aussi, il est à noter l’organisation de foires, expositions, séminaires, conférences et réunions relatives à l’amélioration et la promotion de la destination Cameroun à l’étranger.
L’organisation de rencontres et fora d’échanges entre experts et les différentes parties prenantes en vue d’un échange d’expérience sur les différents régimes d’investissement incitatifs et codes sectoriels (minier, pétrolier, gazier, etc.).Voilà de manière ramassée, notre touche d’intelligence Economique, ou veille économique et stratégique.
Quelles sont les motivations profondes qui sous-tendent à la création du CCERE ?
Comme je l’ai dit plus haut, le Cameroun est un pays riche en matières premières et en main d’œuvre. L’idée conceptuelle de la création de cette plateforme tire ses origines profondes des limites et insuffisances constatées dans le domaine des investissements, de leur trouvaille, en passant par leur orientation jusqu’à leur matérialisation. Plusieurs projets d’investissement parfois n’ont pas pu aboutir faute de l’abandon des investisseurs étrangers à eux même. D’où le CCERE s’engage à proposer dans cette plateforme le triptyque: Orientation, matérialisation, satisfaction des investisseurs étrangers au bénéfice du Cameroun.
L’autre motivation qui est immédiate par du fait que : Depuis 2003, les autorités camerounaises avaient élaboré le DSRP, puis le DSCE, or toutes ces revues de politiques de développement jusqu’ici piétinent faute de suivi véritable et de lourdeurs acerbes. Toutefois, engagé à hisser le Cameroun comme un pays émergent à l’horizon 2035, les grands chantiers annoncés au Cameroun en janvier 2012 par le Président de la République S.E Paul BIYA, notamment : les Barrages de Memve’ele, et de Lom Pangar dont la mise en eau a été effective en septembre 2015, l’extension de la Centrale à gaz de Kribi, la mise en service de la 3ème cimenterie du pays par le Groupe Dangote, le Port en eaux profondes de Kribi, le démarrage des chantiers autoroutiers Yaoundé-Douala et Yaoundé-Nsimalen pour ne citer que ceux-là, font du Cameroun un terrain d’attraction dont aucun investisseur ne saurait légitimement se passer. Ainsi, notre cercle se porte garant d’accompagner les structures étatiques en amont en viabilisant le label Cameroun via ses potentialités et ses ressources, pour entrevoir communément la matérialisation effective de tout projets.
Le CCERE s’est doté d’un site internet, www. Http://ccere-cameroun.com, qui présente au visiteur, les missions du centre et les opportunités qu’offre le Cameroun. Quelle est votre capacité à se protéger des hackers qui mettraient sur pied un site similaire aux fins d’arnaques et d’escroqueries de toutes sortes. ?
C’est une question qui reviendra toujours au regard du crédo de cette plateforme qui tente de promouvoir certes l’investissement au Cameroun, mais aussi de garantir une expertise véritable et des emplois pour des intelligences Camerounaises. Le CCERE a des fondements solides. Au niveau national sa création repose sur N° de registre du commerce : R.C.C.M. N° RC/DLA/2009/B/88 du 19 mars 2009 ;la Charte des Investissements de 2016 ; la Loi N° 2013 / 004 du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun ; La loi N° 2013 du 18 avril 2013 et l’arrêté du 19 novembre 2013 précisant les modalités de mise en œuvre des avantages fiscaux et douaniers de la loi n°2013 fixant les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun. La mise en place d’institutions pour accompagner le secteur privé : l’Agence de Promotion des Investissements ; l’Agence de promotion des PME; le Centre de formalités pour la création d’entreprise, guichet unique réduisant à 72 heures le temps moyen nécessaire pour créer une entreprise.
Au regard de vos objectifs et missions qui s’apparentent à ceux des institutions étatiques, le CCERE ne vient-il pas faire concurrence à l’Agence de Promotion des Investissements ?
Cette question s’inscrit dans la continuité de la précédente. On peut vouloir faire croire à tord que le CCERE emboiterait le pas à cette structure mère voire sœur. Or, nul n’est à mettre la barre sur le seuil de la concurrence mais de la complémentarité.
L’Agence de Promotion des Investissements (A.P.I) est un établissement public administratif doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Son siège est fixé à Yaoundé. L’A.P.I est placée sous la tutelle technique du Ministère de la Promotion des Investissements Privés et sous la tutelle financière du Ministère des Finances.L’A.P.I a pour mission, en liaison avec les autres Administrations et Organismes publics et privés concernés, de contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique du Gouvernement dans le domaine de la promotion des investissements au Cameroun. Par contre, le CCERE veut et vient tenter de se poser, comme un de ces organismes privés sur laquelle elle pourrait compter et s’appuyer, en synergie, dans la promotion de l’image de marque du Cameroun à l’étranger, dans la participation à l’amélioration d’un environnement incitatif et favorable aux investissements au Cameroun, tout en proposant des mesures susceptibles d’attirer les investisseurs au Cameroun ainsi que celles susceptibles d’améliorer la mise en œuvre des codes sectoriels, sans oublier de mettre en place une banque de données de projets à la disposition des investisseurs.
Monsieur Ibrahim Zakari,Directeur général du CCERE, peut-on avoir un bilan de vos premières années d’activités?
Le CCERE a mis en place un centre au service de la promotion des investissements étrangers au Cameroun. Nous disposons une équipe d’experts aux profils variés (Juristes, Économistes, Communicateurs, Comptables, Assureurs, Informaticiens etc…) capables de fournir une meilleure expertise en matière de promotion et de sécurisation des investissements au niveau national et international. Nous sommes à votre écoute, nous vous attendons, et c’est ensemble que nous allons réaliser vos projets et apporter une meilleure contribution à l’émergence du Cameroun.