Infos Business of Thursday, 4 August 2016

Source: cameroon-info.net

Le Cameroun a cédé sous la menace de la compétitivité - Dieudonné Essomba

Dieudonné Essomba,l'économiste camerounais Dieudonné Essomba,l'économiste camerounais

Le quotidien Le jour édition du 3 août 2016 rappelle qu’en réalité, dès le 4 août prochain, le Cameroun est appelé à éliminer les tarifs douaniers sur certains produits venant de la zone de l’Union Européenne (UE).

Et ce dans le cadre des Accords de Partenariat Economique (APE) avec l’UE. Le journal précise qu’«il sera le seul à le faire. Ce démantèlement concerne trois groupes de produits: le premier groupe comprend des produits destinés à la consommation des ménages, des matières premières, etc.

Le deuxième groupe comprend des machines et autres matières premières destinées à soutenir l’industrie locale», souligne Le Jour.

Dieudonné Essomba, l’économiste camerounais, au cours d’un entretien avec le quotidien, livre son point de vue.

À la question de connaître les avantages du Cameroun à signer les APE, l'économiste déclare que «l'Accord de Partenariat Économique est un accord de libre-échange entre l'Union Européenne et les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique qui s'y engagent.

Dans le principe les gains s'expriment en termes d'accès aux marchés européens qui menaçaient d'appliquer au Cameroun les taux de douane si on ne les signait pas.

On peut donc dire en réalité que le Cameroun a cédé sous la menace de perdre sa compétitivité sur ce marché au profit d'autres concurrents qui avaient signé.

Mais à bien observer, la menace apparaît plus formelle que réelle, car les produits concernés, dont la banane, sont le fait des multinationales étrangères et pour l'essentiel européennes.

Du point de vue de la macro-économie, les gains du Cameroun en signant l'APE ne sont pas évidents».

Sur le point du démantèlement de ses frontières et les inconvénients, Dieudonné Essomba affirme qu’«évidemment qu'il y'a un risque!

Les principaux impacts de l'APE vont se manifester sur le budget de l'État qui va perdre une partie de ses ressources, aggravant davantage des tensions de trésorerie qui se manifestent déjà de manière intense.

En outre certains secteurs locaux seront affectés par des biens plus compétitifs venant en Europe. Toutefois cette compétition sera très localisée, notamment dans l'agroalimentaire, car, dans leur configuration, les systèmes productifs d'Afrique noire et d'Europe ont évolué pour être complémentaires et non concurrents».