Le gouvernement camerounais vient de confier à un consortium formé par Afriland First Bank, Société générale Cameroun et EDC Investment Corporation, la branche investissement du groupe panafricain Ecobank, un contrat en vue de l’arrangement d’un emprunt obligataire de 150 milliards de francs Cfa.
Les deux parties ont discrètement signé les documents y afférents il y a quelques jours à Yaoundé, la capitale camerounaise. Pour l’heure, les caractéristiques de ce nouvel emprunt obligataire de l’Etat camerounais, le 4ème du genre depuis 2010, n’ont pas été révélées. L’on remarque cependant que pour se donner plus de chance dans la réussite de cette opération de levée de fonds sur le Douala Stock Exchange (DSX), le gouvernement camerounais a préféré s’attacher les services de trois institutions financières au titre d’arrangeurs, et non d’une seule comme cela a été le cas pour les trois opérations précédentes.
Cette option est d’autant plus compréhensible que l’opération de collecte de l’épargne publique que s’apprête à lancer l’Etat du Cameroun se déroulera dans un contexte de ««resserrement de la liquidité bancaire observé depuis le premier semestre 2015», ainsi que le constate le Conseil de surveillance de la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la banque centrale des Etats de la Cemac.
Une situation que la banque centrale met sur le compte de la «forte hausse du recours des Etats au marché des titres publics» (les fonds levés ont doublé en 2015 à 635,8 milliards de FCfa) ; marché sur lequel plus de la moitié des fonds levés par les Etats de la Cemac proviennent généralement du Cameroun, selon une estimation de la direction générale du Trésor du ministre des Finances.
Pour rappel, en juin dernier, la Société nationale de raffinage (Sonara) a tenté de placer 69 212 titres sur le marché hors cote du Douala Stock Exchange, pour mobiliser une enveloppe financière de 69 milliards de francs Cfa. Mais au terme de l’opération, seulement 50% des titres proposés ont été effectivement placés.