2 800 milliards FCFA, c’est le montant record accumulés par le Cameroun dans le cadre des prêts consenti par notre gouvernement en théorie pour conduire à bon port les nombreux projets qui pullulent à travers les dix régions du pays.
Si cette somme peux donner le vertige, il est sidérant de constater qu’elle n’est quasiment pas utilisée alors que des centaines de projets sont paralysés ou en cours faute de finances, ainsi que l’a remarqué le directeur général de la Caisse autonome d’amortissement (CAA),
Ainsi donc, d’après l’article paru dans l’édition du 11 septembre 2015 du quotidien privé Mutations, la sous-consommation des budgets au Cameroun est devenue endémique ; un vrai paradoxe d’autant que les fonds sont ce qui manquent le moins pour faire avancer les différents projets entamés ou programmés à travers le territoire national.
D’après le DG de la CAA cité par le journal, « Au dernier pointage, il y a quelques semaines, les fonds empruntés encore en souffrance dans les caisses des bailleurs de fonds s’élèvent à plus de 2800 milliards F Cfa. Rapporté à un encours de la dette de l’ordre de 3800 milliards, cela est tout de même considérable et rend parfaitement compte de l’ampleur de la problématique de la sous-consommation de crédits d’investissements ».
Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon tribune, et citée par le quotidien privé Mutations, le Dg de la CAA poursuit sa dénonciation en évoquant les relatives conséquences néfastes pour notre économie de ces retards observés dans les décaissements de fonds obtenus auprès des bailleurs de fonds.
Selon le Dg, « non seulement les prévisions de croissance liées à la réalisation de certains projets stratégiques ou structurants peuvent ne plus être atteintes, mais aussi, il y a un renchérissement des financements mobilisés pour les projets à travers l’accroissement des charges telles que les commissions d’engagement plus élevées, car, assises et proportionnelles aux montants des crédits non encore encaissés ».
Au final, afin de résoudre le problème en mettant un terme au paradoxe criard entre la sous consommation des fonds empruntés en milliers de milliards de FCFA et l’insuffisance constatée dans le décaissement des fonds pour mener à bien les projets structurants et autres, la Caisse autonome d’amortissement (Caa) propose, au moyen d’un « nouvel indicateur général de suivi du phénomène de sous-consommation des emprunts, les soldes engagés non décaissés (Send) » l’organisation d’une vaste campagne de sensibilisation et de vulgarisation d’un manuel de procédures simplifiées pour la gestion et le décaissement des crédits que le Cameroun contracte à l’extérieur, histoire de booster le taux de décaissement.
Dieudonné Evou Mekou pense ainsi favoriser un gain de temps considérable dans le traitement des différentes demandes de décaissements que les projets adressent à la Caa, mais également la réduction à la portion congrue des rejets de dossiers au motif qu’ils sont incomplets.
En attendant la mise en application de cette mesure, 2 800 milliards de FCFA dorment dans les comptes des bailleurs de fonds et autres institutions financières, à la disposition du Cameroun qui continue au quotidien de contracter des emprunts, alourdissant ainsi une ardoise que les projets et gestionnaires peine à effacer ou absorber… un vrai paradoxe.