L'institut national des statistiques au Cameroun a publié ses comptes nationaux pour le compte du deuxième trimestre 2015, d'où il ressort que le Produit Intérieur Brut y a été de 2910,6 milliards de FCFA soit une progression de 5,7% comparée à cet indicateur pris pour le compte de la même période en 2014.
Une performance que les indicateurs mettent sur le compte du secteur secondaire, notamment celui de l'activité du secteur extractif, fortement influencé par une hausse annoncée par la Société Nationale des Hydrocarbures de ses volumes de production, qui est venue compenser les mauvais effets de la baisse du dollar américain sur la monnaie d'Afrique centrale.
Accompagné de Société Générale et de Standard Chartered Bank, le pays a normalement achevé mercredi 11 novembre 2015, une tournée auprès des investisseurs européens et américains, visant à mobiliser un maximum de 750 milliards de FCFA (1,23 milliards $) à travers l'émission d'un eurobond. L'argent collecté servira à compléter les ressources affectées à un plan d'urgence dont le but est d’accélérer la croissance, selon une volonté exprimée par le président de ce pays.
A l'analyse des comptes nationaux, cependant, le pays semble ne pas se rapprocher de cette ambition, du moins pas sur une base inclusive. Le secteur extractif qui a tiré la croissance est très peu pourvoyeur d'emplois et donc induit une limite dans la distribution effective des richesses créées. Dans le secteur primaire, celui qui emploie une bonne part de Camerounais, la croissance est restée assez faible à seulement 0,7% (d'un trimestre à l'autre) au cours de la période de référence, contre 1,5% au cours du trimestre précédent, et 1,6% pour la même période en 2014.
Dans le tertiaire (commerce et service) qui mobilise aussi une proportion significative de la main d'œuvre résidente, la croissance entre deux trimestre s'affiche à 1,3% comparée au repli de 1,3% concédé au cours du premier trimestre 2015. En valeur absolue, la différence des valeurs ajoutées (pris en compte pour calculer le PIB) est de 17,3 milliards, avec une prédominance de la commercialisation des biens et services importés.
Enfin, la répartition de la progression du PIB par composante donne une lecture particulière. On peut se rendre compte que, même si la consommation des ménages, notamment privés (2196 milliards de FCFA), continue de tirer la croissance économique au Cameroun, celle-ci semble s'être refroidie et affiche une progression atone (+0,5%) moins que la progression de trimestre à trimestre de 1,4% obtenue sur la même période en 2014.