• La DGI est aux trousses de Congelcam
• Le DG saisit Dion Ngute
• Ngouchingue envisage la fermeture de la société pour échapper aux fiscs
Sylvestre Ngouchingue ne sait plus à quel saint se vouer. Le patron de Congelcam, la plus grande poissonnerie du Cameroun fait objet d’un important redressement fiscal. La direction générale des Impots (DGI) a découvert de nombreuses anomalies dans les livres de la société. « Utilisation frauduleuse de la même Licence dans les succursales de la même ville, fausses déclarations fiscales, nombreux impayés d’impôts sur une période qui dépasse 10 années », voici la liste certainement non-exhaustive des faits reprochés à la société appartenant au sénateur du RDPC.
Pour contourner les exigences des contrôleurs de la DGI, Sylvestre Ngouchingue a saisi le premier ministre Joseph Dion Ngute pour se plaindre des agissements du service des impôts. Il se dit victime de harcèlement. « Congelcam subit une pression énorme de la direction générale des Impôts. Ses agents mènent des contrôles intempestifs qui étouffent le fonctionnement normal de l’entreprise qui emploie pourtant des centaines de Camerounais », a-t-il déclaré dans une note envoyée au chef du gouvernement.
Vers la fermeture définitive des portes
Congelcam n’est pas habitué au paiement des impôts et ne compte pas changer d’habitude de sitôt. Selon les informations rapportées par les confrères du journal Ecomatin, le puissant homme d’affaires pour se soustraire à ses obligations, compte purement et simplement liquider sa société. « De sources proches de la comptabilité de l’entreprise, il se susurre que l’intention des responsables serait de fermer définitivement. Cela vaudrait-il l’annulation de la dette due à l’état ? Une source en service à l’agence de promotion des investissements aurait proposé ses conseils au PDG mais, ce dernier compterait encore sur ses amitiés du secrétariat général du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais RDPC et de certains dignitaires de l’État dont certains auraient des actions au sein de Congelcam. », indique le journal.
A la DGI, les agissements du sénateur amusent les enquêteurs. Ils sont convaincus de la gravité des faits qu’ils reprochent au cadre du RDPC et sont impatients de découvrir la suite que le premier ministre réservera à sa demande.
« Congelcam est un gros faux qui aurait mérité d’être liquidé si le Directeur Général des Impôts n’était pas intervenu pour dire à ses agents que la mission de la Dgi n’est pas de faire fermer les entreprises, mais d’aider progressivement ces entreprises à s’arrimer définitivement à la norme et s’écarter des raccourcis de faux », révèle une source interne à la DGI cité par Ecomatin.