Infos Business of Wednesday, 22 July 2015

Source: Mutations

Le barrage de Lom-Pangar construit à 82%

Le barrage de Lom Pangar Le barrage de Lom Pangar

La Banque mondiale évalue l’état d’avancement du chantier, et se dit optimiste quant au respect de la date de mise en eau partielle du réservoir, en septembre prochain.

Une équipe d’experts de la Banque mondiale en charge du suivi du projet de construction du barrage hydroélectrique de Lom-Pangar (Est) a effectué, le 17 juillet dernier, une descente sur le site du projet, à l’effet d’évaluer l’état d’avancement des travaux, dans la perspective de la mise eau partielle du réservoir en septembre prochain.

Au terme de cette visite, cette équipe d’experts et le top management d’Electricity development corporation (Edc), ont estimé à plus de 82% le taux de réalisation globale de l’ouvrage.

Ainsi, à la deuxième moitié de juillet, toutes les composantes du projet évoluent à une vitesse d’autant plus satisfaisante que le bétonnage a pris du volume dans les différentes sections de l’ouvrage central (murs de soutènement, dérivation provisoire, évacuation de crues, prise usinière et ouvrages de restitution). Alors que le béton compacté au rouleau (Bcr) se poursuit sur les autres sections, il est entièrement achevé au niveau de l’évacuateur de crues.

Le béton conventionnel vibré (Bcv) gagne lui aussi en intensité, et dépasse par endroits, comme sur les rainures de la dérivation provisoire, la cote 670, laquelle est indispensable pour la mise en eau partielle du réservoir prévue pour septembre prochain.

Au niveau des digues latérale et gauche du barrage, les remblais, dont l’état d’avancement est remarquable, se poursuivent. Les équipements hydro-électromécaniques, qui pèsent 1500 tonnes, sont en cours de montage et d’installation par les experts de la China international water and electricity corporation (Cwe).

Ils sont sur le site de Lom-Pangar depuis le 18 juin dernier. Pour ce qui est de l’ouvrage de restitution, les blindages et les entonnements sont déjà installés, alors que les vannes segments et les pièces fixes, les vannes sous-carter, les pièces fixes de batardeaux et les vérins hydrauliques sont en cours d’installation.

S’agissant de la prise d’eau usinière, les pièces fixes de grilles, de batardeaux et les fonds pleins sont en train d’être installés eux aussi. Quant à l’ouvrage de dérivation provisoire, les pièces fixes de batardeaux sont installées, et n’attendent plus désormais que l’installation des rails pour chariot de manutention.

Haute tension

On a appris des responsables d’Edc que les ventouses, les batardeaux amont, les centrales hydrauliques, les câbles électriques et les armoires de contrôle-commande sont en cours d’acheminement.

Et qu’au niveau des galeries de drainage, les équipements de pompage, les tuyauteries de refoulement, les câbles électriques, le coffret électrique de commande et bien d’autres équipements d’éclairage de la galerie sont attendus sur le site du projet dans les tout prochains jours.

Selon le directeur général d’Edc, Théodore Nsangou, le maître d’œuvre des travaux de construction de l’usine de pied de 30 mégawatts d’électricité a déjà été recruté. La sélection de l’entrepreneur devant assurer la construction de cet ouvrage, elle aussi, devrait se faire sous peu.

« Parallèlement, les travaux préparatoires à la construction de la ligne haute tension de Lom-Pangar-Bertoua sont entamés avec la commission de constat et d’évaluation qui est à pied d’œuvre sur le terrain », indique la cellule de communication d’Edc, qui annonce pour le troisième trimestre 2016 le début de la construction de cette usine (le projet va s’achever en 2018).

Cette composante sera financée par la Banque africaine de développement (Bad) et la Banques de développement des Etats de l’Afrique centrale.

Dans les aspects environnementaux du projet, les travaux relatifs à l’enlèvement de la biomasse ont démarré, et devraient s’achever d’ici au 20 août prochain.

Les travaux de d’abattage sont réalisés au stade actuel des choses à 92%, et consistent à éliminer une partie de la végétation se trouvant dans la retenue (2500 hectares). Il est ainsi question de sécuriser les installations du barrage, permettre la construction d’un débarcadère et favoriser les activités de pêche dans la retenue par les populations riveraines.

Pour mémoire, le projet hydroélectrique de Lom-Pangar vise l’augmentation de la capacité de production de l’électricité et la réduction des fluctuations saisonnières de débit du fleuve Sanaga, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’électricité au Cameroun.

D’une capacité utile de retenue de 6 milliards de m3 d’eau, c’est le plus grand barrage-réservoir jamais réalisé au Cameroun. A sa mise en service, il permettra de régulariser le débit de la Sanaga pour le porter de 640 à près de 1040 m3/s, de façon saturer le débit des ouvrages de production d’électricité existant sur le fleuve.