Infos Business of Friday, 3 June 2016

Source: 237online.com

Le budget 2017 à l'épreuve du remboursement de la dette

Le ministère camerounais des finances Le ministère camerounais des finances

Avec une prévision attendue de 722 milliards FCFA à la fin de cette année 2016, le remboursement de la dette pourra constituer l’un des plus grands postes de dépense de la loi de finance 2017. Le Cameroun prépare son budget 2017 dans un contexte particulièrement difficile.

C’est la substance de l’allocution du ministre délégué (Mindel) auprès du ministre des Finances, Elung Paul Che, prononcée hier à l’ouverture du séminaire de lancement de la préparation du budget de l’Etat 2017. D’après le Mindel, le budget 2017 qui marque la deuxième année de mise en oeuvre du nouveau portefeuille de programmes du gouvernement fait face à un certain nombre de contraintes, dont l’accroissement du service de la dette qui prend des proportions inquiétantes.

Il figure, avec la masse salariale, parmi les postes de dépense les plus importants. « Ce poste de dépense est passé de 299 milliards de FCFA à 510 milliards entre 2014 et 2015. Bien plus, il est attendu une demande de 722 milliards de FCFA à la fin de l’année 2016 », a annoncé Elung Paul Che.

En plus du remboursement de la dette, il y a de nombreux autres facteurs qui doivent être pris en compte lors de l’élaboration de ce budget, afin d’« assurer une meilleur efficacité de l’allocation des ressource et une plus grande rationalisation des choix budgétaires », confie le Mindel.

L’élaboration du budget 2017, qui prévoit l’ensemble des recettes et dépenses de l’Etat pour l’année budgétaire prochaine, doit pouvoir se baser sur la nécessité de relever un certains nombres de défis liés au contexte macroéconomique et à l’environnement politico-sécuritaire national et international.

Il en est ainsi, entre autres, de la poursuite de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, la prise en compte des options d’investissement de l’Etat, la conjoncture pétrolière internationale marquée par le maintien à la baisse des cours mondiaux de cette matière première qui grève les recettes de l’Etat, la poursuite de la mise en oeuvre des projets structurants de seconde génération, la préparation de la coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019, l’accélération de la mise en oeuvre du plan d’urgence triennal et du plan spécial jeune, etc. face à ce contexte, le gouvernement a adopté une position avant-gardiste en organisant ce séminaire dans le but de préparer les esprits à ces différents défis et aux nombreuses innovations et mesures difficiles qui vont marquer la préparation du budget 2017.

Concrètement, il est aussi question de « fournir aux responsables techniques des administrations sectorielles concernées par la préparation du budget, les outils nécessaires à la préparation efficace des budgets de leurs administrations », indiquent les organisateurs.

Ce séminaire prévu sur deux jours est donc marqué par les débats et échanges entre les différents acteurs de l’élaboration budgétaire du pays. Ce sera l’occasion pour les responsables du ministère des finances (Minfi) et du ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), principaux animateurs de ces assises, de fournir des indications sur les grosses tendances de la politique budgétaire de l’Etat pour l’exercice 2017, ainsi que les outils méthodologiques liés à la démarche de la préparation du budget de l’Etat 2017 et aux innovations par rapport à l’organisation qui est actuellement en place.

Dans sa quête de l’émergence le Cameroun s’est fixé pour priorités l’accélération de la croissance et l’amélioration significative des conditions de vie des camerounais. Ce qui impose de mettre un accent sur la mobilisation des ressources. Mais Elung Paul Che a recommandé la plus grande prudence. « Nos prévisions budgétaires doivent reposer sur des projections macroéconomiques fiables. La situation éco mondiale ne prête pas encore à l’optimisme », a-t-il indiqué.

Un conseil à prendre au sérieux car la raréfaction des ressources sera accentuée avec l’entrée en vigueur de l’APE qui devra entraîner une baisse des recettes douanières.