Le 13 mars 2017 la 8ème édition du Cameroon Business Forum a ouvert ses portes dans la ville de Douala, Région du Littoral. Le constat que dégagent certains économistes et les opérateurs économiques qui ont pris part au forum, est que le Cameroun peine encore à améliorer son climat des affaires. Même si certains pensent qu’il y a des avancées, d’après les explications d’autres, le pays de Paul Biya «fait toujours peur». Dans son édition du 14 mars 2016 le quotidien Le Jour rapporte l’analyse de Sylvain Souop avocat d’affaires qui parle de la sclérose de l’environnement des affaires au Cameroun.
Répondant à la question de savoir la raison pour laquelle le climat des affaires au Cameroun reste morose en dépit des réformes engagées par l’Etat, sachant que le pays a même perdu quatre places dans le doing bussiness 2016, Sylvain Souop déclare «les raisons peuvent être multiples. D’abord l’amplitude des réformes mises en œuvre qui sont inversement proportionnelles à l’importance, l’ancienneté et l’envergure des problèmes rencontrés. Ce qui pourrait signifier que le diagnostic effectué par le Gouvernement et les parties prenantes était loin du compte. Il y a ensuite le retard, voire l’indolence des acteurs publics à prendre les décisions qu’il faut au moment qu’il faut. Pour ne citer qu’un exemple le Cameroun a attendu pratiquement trois ans après la réforme du droit des sociétés Ohada pour indiquer aux opérateurs économiques les modalités d’authentification des statuts Sarl établis sous seing privé. Une autre raison de la morosité du climat des affaires résiderait dans le déficit d’informations sur le niveau d’avancement des solutions et des facilitations apportées par les pouvoirs publics».
Sur l’accueil que les hommes d’affaires réservent aux réformes engagées pour améliorer le climat des affaires au Cameroun, Sylvain Souop déclare «les hommes d’affaires estiment que la coupe est loin des lèvres. Autrement dit, l’application des réformes engagées jusqu’ici ne traduit pas totalement ni suffisamment les ambitions de l’Etat dès lors que l’effectivité des réformes est contrariée par le comportement réfractaire de certains fonctionnaires qui eux-mêmes semblent souvent ignorants des préconisations de l’administration. Par ailleurs le monde des affaires note que plusieurs chantiers restent encore à aborder à l’instar de la justice économique, de la réforme du foncier, de mise à niveau des infrastructures et de l’énergie, non sans compter la lutte véritable contre la gangrène de la corruption».
Parlant du Cameroon Business Forum (Cbf), l’avocat d’affaires déclare qu’il s’agit d’un instrument efficace «voire indispensable pour le climat des affaires si tant est que le projet est repensé pour en faire un lieu de discussions franches assorties de décisions concertées et applicables sans délai».