Pour emprunter l'expression des spécialistes de la météo, l'on pourrait parler d'un climat un peu capricieux dans le domaine des affaires au plan national. A la fin de l'année 2014, le Cameroun a enregistré de bons points, selon le classement Doing Business,
en se retrouvant à la 168e position sur les 189 pays classés par la Banque mondiale. Après avoir végété à la 178e place, en 2013. On a gagné dix places au classement. On croyait la remontée désormais entamée. Malheureusement, l'on vient d'enregistrer un recul de quatre places dans le dernier classement : le Cameroun se retrouve à la 172e place en 2015. Les économistes parlent d'un environnement dégradé. C'est d'ailleurs le même constat auquel sont parvenus des experts du Fonds monétaire international (FMI) qui ont séjourné dans notre pays en octobre dernier. Dans leur rapport, on apprend également que le climat des affaires s'est "fortement dégradé", du fait du niveau élevé des dépenses d'investissement, couplé à des recettes pétrolières plus faibles et des dépenses sécuritaires persistantes".
Dans son adresse à la Nation le 31 décembre 2015, le chef de l'Etat a donc prescrit à son gouvernement "l'amélioration continue du climat des affaires, pour attirer toujours plus d'investisseurs". Et Paul Biya de poursuivre son analyse, en relevant que "L'administration est un indispensable instrument régalien au service de l'Etat et de l'intérêt général. Elle est pourtant régulièrement pointée du doigt par les usagers et par nos partenaires au développement." Les entraves à cette amélioration sont connues. Les acteurs clairement identifiés. Et les actions pour changer la donne bien déterminées.
Mais du fait de comportements répréhensibles de certains agents de l’Etat, l'on continue d'enregistrer des performances en deçà des attentes, en matière de climat des affaires. Les résultats escomptés des réformes engagées ne sont pas encore au rendez-vous, malgré les mesures mises en œuvre pour améliorer l'environnement des affaires. Dans ce sens, il y a eu notamment la promulgation de la loi sur les incitations à l'investissement en 2013, la mise sur pied des centres de formalités pour la création d'entreprises visant à réduire le délai des procédures, l'instauration du Cameroon Investment Forum, la création de l'Agence de promotion des PME, le déploiement de l'Agence de promotion des investissements (API)...
Au sein de l'administration, les indicateurs du climat des affaires sont bien connus. Les acteurs des secteurs public et privé ont donc intérêt à s'approprier cet outil d'appréciation pour changer la donne. L'on sait que le classement Doing Business, véritable baromètre de performances des économies nationales à travers le monde, mesure les réglementations affectant onze domaines de la vie d'une entreprise dans 189 pays.
Les critères inclus dans ce classement focalisé sur la facilité de faire des affaires sont notamment la création d'entreprise, l'octroi des permis de construire, le raccordement à l'électricité, le transfert de propriété, l'obtention de prêts, la protection des investisseurs, le paiement des intérêts, le commerce transfrontalier, l'exécution des contrats et le règlement de l'insolvabilité. Concernant ces différents aspects, l'administration nationale est appelée à jouer le rôle de premier plan, en se mettant au service de l'Etat et de l'intérêt général, éviter les critiques des usagers et des partenaires au développement. L'objectif est de convaincre et d'attirer le maximum d'investisseurs dans notre pays. Et que ces investissements contribuent à créer de l’emploi, de la richesse, afin de réduire la pauvreté.