Infos Business of Tuesday, 22 August 2017

Source: investiraucameroun.com

Le fer de Mbalam fait fuir les investisseurs

Les espoirs de voir cette convention être signée semblent même finalement s’évanouir Les espoirs de voir cette convention être signée semblent même finalement s’évanouir

Annoncée pour signature en décembre 2015, puis reportée à une date ultérieure, la convention de partenariat avec la société China Gezhouba, pour la réalisation des travaux de construction des infrastructures (chemin de fer de plus de 500 Km et terminal minéralier du port en eau profonde de Kribi) liées au projet d’exploitation du gisement de fer de Mbalam, à cheval sur le Cameroun et le Congo, se fait toujours attendre plus d’un an et demi plus tard.

Les espoirs de voir cette convention être signée semblent même finalement s’évanouir. C’est du moins ce que laisse penser le rapport d’activité à fin juin 2017 de la junior minière australienne Sundance Resources, le développeur de ce projet devant permettre l’exploitation de ce gisement de fer d’un potentiel officiellement estimé à 40 millions de tonnes.

En effet, face aux réticences de China Gezhouba, qui, après un accord préalable avec l’Etat camerounais, invoque désormais la mauvaise conjoncture autour des cours mondiaux du minerai de fer pour ne pas s’engager dans ce projet, Sundance Resources révèle dans le rapport susmentionné, qu’il accompagne désormais le gouvernement dans la recherche d’investisseurs alternatifs, y compris parmi des entreprises chinoises. Et que les discussions avec ces potentiels nouveaux partenaires se poursuivent depuis le début de ce 3ème trimestre 2017.

Cette démarche de la junior minière australienne peut s’expliquer par la pression mise sur ce groupe minier (auquel il incombe la recherche des financements pour la construction de la mine) par le gouvernement camerounais.

En effet, confessent les responsables de Sundance dans leur rapport d’activité au premier semestre 2017, bien qu’ayant de nouveau étendu la convention de ce groupe minier australien sur le projet de Mbalam jusqu’au 26 janvier 2018, le gouvernement camerounais conditionne une dernière extension sur une nouvelle période de six mois (soit juin 2018), au fait que «Sundance puisse justifier d’importants progrès sur le financement du projet de minerai de fer de Mbalam, soit par lui-même, soit avec un partenaire crédible».

En clair, après plusieurs années de développement de ce projet minier, sur lequel les investisseurs n’accourent pas jusqu’ici, l’Etat du Cameroun (qui peine lui-même à trouver des investisseurs pour la construction des infrastructures liées au projet) donne à Sundance Resources jusqu’à juin 2018 pour trouver des partenaires nécessaires pour construire la mine, ou alors se retirer du projet, dans le cas contraire.

Une situation qui pourrait ne pas déplaire à China Gezhouba qui, selon des sources proches du dossier, aurait discrètement confié aux autorités camerounaises son vœu de se positionner tout seul sur ce projet minier (éventuellement avec d’autres partenaires chinois), et non en partenariat avec le développeur initial qu’est le groupe minier australien.

Pour rappel, face à l’incapacité de Sundance Resources à pouvoir mobiliser la totalité des financements nécessaires pour le lancement de l’exploitation du gisement de fer de Mbalam, le gouvernement camerounais s’est engagé, dès juin 2015, à trouver lui-même les financements pour la construction du chemin de fer Mbalam-Kribi (entre 1000 et 1500 milliards de francs Cfa, selon les évaluations officielles), d’une part, et d’autre part, du terminal minéralier du port en eau profonde de Kribi (environ 450 milliards de francs Cfa), qui permettra d’exporter le fer exploité à partir du gisement de Mbalam. Seuls les financements pour la construction de la mine restent dans le cahier des charges de Sundance.