Infos Business of Monday, 7 August 2023

Source: Le Zenith N°459

Le nom d’Amougou Bélinga et d’autres proches de Biya cités dans une affaire de détournement de 400 milliards de FCFA

L’opinion nationale est tenue en haleine par un monstrueux scandale financier L’opinion nationale est tenue en haleine par un monstrueux scandale financier

Depuis quelques jours, l’opinion nationale est tenue en haleine par un monstrueux scandale financier, fortement relayé dans les médias et sur les réseaux sociaux. Il s’agit en fait de l’affaire, dit-on, de 67 transactions douteuses de deniers publics, représentant une valeur d’environ 400 milliards de FCFA.

Répondant à une question de journaliste dans une chaîne de télévision camerounaise, un autre homme de médias se veut disert. « C’est à la suite du décès du journaliste Martinez Zogo que des collègues qui sont des Camerounais, qui sont des étrangers, ont décidé de continuer ce qu’il a commencé dans le cadre du projet Arizona. C’est-à-dire que lorsque quelqu’un journaliste décède, son travail ne doit pas s’arrêter. Ils ont donc continué le travail d’investigation qui a été commencé par Martinez Zogo, c’est comme ça qu’ils tombent sur le pot-aux-roses. Ils découvrent que de 2017 à 2021, il y a eu des paiements non déclarés à partir des caisses de l’Etat pour un montant cumulé de plus de 400 milliards de Fcfa. Des paiements ayant bénéficié à des individus, des particuliers ou des entreprises, sans justifications précises de la dépense », soutient-il.

Et parmi les bénéficiaires, il cite : l’Italien Eugenio Matarazzi ; une « obscure société à Maroua » ; Jean Pierre Amougou Belinga et une société de transport Finexs qui n’est pas celle « qu’on connaît. Il s ’ agit d’une vulgaire entreprise dont le numéro de téléphone se trouve être mauritanien et dont le représentant vivrait à Yaoundé », renseigne-t-il. « Scandale du siècle au Cameroun ».

C’est en fait en ces termes que la plupart de journaux qui ont fait de cette rocambolesque affaire leur pain bénit, qualifient ces détournements présumés de 400 milliards de Fcfa. Parmi ces médias, il y a Rpi Média qui bien qu’allant dans le sens de la dénonciation de ce crime perpétré par des agents actifs de la déliquescence économique du Cameroun bien connus, chercherait par certaines manœuvres à édulcorer cette affaire, au profit de quelques-uns et même noyer le dossier portant sur l’assassinat de Martinez Zogo.

Par exemple, selon certaines sources, les noms comme celui de l’Italien Eugenio Matarazzi, le directeur général de la Société industrielle de Mbang (Sim), une entreprise spécialisée dans le domaine du bois, seraient abusivement cités. Il faut dire qu’actuellement les Camerounais ont les yeux grands ouverts et ne se laissent plus menés en bateau.

Elite politique

Dans l’artiche de Rpi Média, il y a comme une volonté manifeste de protéger un individu à qui il prête des ambitions qui sont loin d’être à la taille de ce dernier. Est-ce par ce que l’auteur de l’article n’a pas des connaissances intimes de ce pays où même certains grands acteurs politiques ont leur deuil de toute ambition présidentielle, qu’il prétend que par rapport à l’assassinat de Martinez Zogo qui enquêtait sur les détournements de deniers publics pour lesquels est pointé du doigt Amougou Belinga, ce dernier « était piégé par certaines factions de l’élite politique, qui voulaient l’éliminer de la course à la succession présidentielle » ?

Ce ne serait pas donner trop de valeur que de prêter des ambitions suprêmes à une engeance des « personnes rongées par la kleptomanie qui pour arriver à leurs fins n’ont pas hésité à force de manigances, de messes basses, de micmacs, à faire un croc-en-jambe à d’autres » ?

Des personnes qu’on présente curieusement aux populations comme des modèles de réussite sociale et économique. Ce que savent les Camerounais aujourd’hui est que « quelles que soient les arrière-pensées avec lesquelles il (Martinez Zogo ndlr) a pu diffuser, le dossier est authentique.

Des journalistes ont découvert qu’une grande partie du ‘’dossier Belinga ’’ provient de Probmis, le système d’information du ministère des Finances ». D’ailleurs, cette affaire de 400 milliards présumés détournés en 4 ans, c’est-à-dire de 2017 à 2021 ne serait pas la seule où se trouverait incriminé Jean Pierre Amougou Belinga, le patron du groupe l’Anecdote. En tout cas, chercher à ajouter certains noms dans l’espoir de voir ce dossier classé ne pourrait pas sauver les auteurs de ce crime financier odieux. Mais, le cas du patron de la Sim laisse dubitatif et pour certaines le nom de l’Italien ne serait utilisé que pour compliquer la tâche à ceux qui seront chargés, si ce n’est pas encore le cas, des enquêtes sur ces transactions mafieuses présumées.

Grand renfort

« Nous devons renforcer la gouvernance dans la gestion de nos finances publiques, en luttant contre la corruption et le détournement des deniers publics. Par conséquent, tous ceux qui se rendent coupables de malversations financières ou d’enrichissement illicite, en assumeront les conséquences devant les juridictions compétentes ».

Cette partie extraite du discours du président de la République, Paul Biya, du 31 décembre 2021, viendrait alors répondre à des personnes qui se demandent pourquoi, après ce grand scandale financier, dénoncé à grand renfort de commentaires par les hommes de médias, dans lequel seraient impliqués les sempiternels prédateurs des caisses de l’Etat ne sont toujours pas inquiétés.