Dans une note officielle dressant le bilan de l’activité de transport aérien au Cameroun tout au long de l’année 2016, l’Autorité aéronautique révèle que les aéroports de Garoua et de Maroua-Salak, dans la partie septentrionale du pays (les statistiques de l’aéroport de Ngaoundéré n’ont pas été révélées), s’adjugent à eux seuls, sur la période sous revue, 38% des vols domestiques, essentiellement effectués par le transporteur aérien public Camair-Co.
Les vols domestiques à destination ou au départ de ces deux plateformes aéroportuaires surclassent ainsi ceux des aéroports de Yaoundé-Nsimalen (situé dans la banlieue de la capitale camerounaise) et de Douala, la capitale économique du pays.
En effet, selon les statistiques de l’Autorité aéronautique, au cours de l’année 2016, la plateforme aéroportuaire de la capitale économique a accueilli seulement 27% des vols domestiques, contre 37% pour l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, qui fait la course en tête sur ce segment du transport aérien.
Ces statistiques jettent un peu de lumière sur les ressorts de la décision prise, en début d’année 2017, par les responsables de Camair-Co, la compagnie aérienne nationale, de densifier ses vols vers et au départ de la partie septentrionale du Cameroun.
«Nous desservions les lignes Ngaoundéré-Garoua-Yaoundé ou Douala avec le même vol. Il en était de même pour la ligne Garoua-Maroua-Yaoundé ou Douala. Mais, avec le nouveau planning, non seulement il y a un vol sur la partie septentrionale chaque jour, mais chaque destination devient autonome», confiait un responsable de Camair-Co en février 2017.
En clair, même si cette reconfiguration des vols à destination de Garoua, Maroua et Ngaoundéré est survenue, quelques jours seulement, après la réduction des capacités de transport de Camrail (le transporteur ferrovaire) sur la ligne du Septentrion (Yaoundé-Ngaoundéré), suite au retrait de certains wagons à problème, l’augmentation de la fréquence des vols de Camair-Co vers cette partie du Cameroun s’explique également par la forte demande, laquelle est synonyme de rentabilité pour la compagnie aérienne publique.