Infos Business of Wednesday, 14 March 2018

Source: APA

'Le patronat camerounais n’est pas l’adversaire du gouvernement'

Le président GICAM, Célestin Tawamba Le président GICAM, Célestin Tawamba

S’exprimant lundi à Douala, la métropole économique à l’ouverture de la 9ème session du Cameroon Business Forum (CBF), la plateforme de dialogue des secteurs publics et privé, il a rappelé que le patronat n’était ni l’adversaire ni le concurrent du gouvernement, et qu’il ne s’imagine aucun rôle de co-gestionnaire du pays, une responsabilité d’orientation et de gestion incombant aux pouvoirs publics, par ailleurs seuls décideurs en dernier ressort des politiques économiques.

«Par contre, si vous êtes le cadre, nous sommes bien le moteur de l’économie», a martelé Célestin Tawamba, face au Premier ministre, Philemon Yang.

Et le président de la plateforme de dialogue de regretter les résultats «mitigés» et «la médiocre place du Cameroun» au classement «Doing Business» de la Banque mondiale sur le climat des affaires, en dépit de l’implication personnelle du chef du gouvernement, ainsi que de l’engagement des ministres et représentants du secteur privé.

Il cite de pêle-mêle l’absence d’une réelle consultation, lors de la préparation de la Loi de finances, des confusions dans la compréhension des rôles respectifs des différents acteurs du dialogue, des réformes qui ont été soit différées, soit non mises en œuvre, soit mal mises en œuvre du fait, entre autres, d’un dialogue public-privé inefficace.


«Nous avons besoin d’un nouveau souffle ! Nous avons besoin d’une nouvelle impulsion, nous avons besoin de réformes structurelles. Plus que jamais, nous avons besoin d’une administration efficace qui nous accompagne et facilite la vie de nos entreprises», a plaidé le président du GICAM.

Pour M. Tawamba, s’ouvrir à la concertation n’est aucunement synonyme de faiblesse, mais au contraire le fait d’un État fort : «De même, le dialogue n’est pas un acte de soumission. Il est la rencontre, dans un état d’esprit constructif, de deux acteurs aux rôles et responsabilités différents, mais visant le même but ultime : la prospérité économique et le progrès social du Cameroun.


Et de souhaiter que ces acteurs, devenus partenaires, puissent se dire des vérités sans que cela porte à conséquence : le patronat doit pouvoir relayer auprès des pouvoirs publics la nature des maux de son environnement qui affectent les entreprises à travers des informations quantitatives et qualitatives venant du terrain, sans chercher à dissimuler la vérité des faits ni l’aggraver.


Dans cette optique, Célestin Tawamba a demandé au Premier ministre d’«instruire les administrations pour qu’elles soient accessibles et efficaces, en ouvrant notamment leurs portes aux entreprises qui les sollicitent».


A l’issue des travaux du 9ème CBF, 23 recommandations visant à améliorer le climat des affaires ont été adoptées dans les domaines tels que la création d’entreprise, le permis de construire, l’accès à l’électricité le transfert de propriété, le commerce transfrontalier, le règlement des différends commerciaux, l’inspection des établissements classés, le paiement des impôts et la gouvernance.

Le Premier ministre a par ailleurs accepté le principe d’engager «prochainement» une réforme du CBF, en écho aux doléances exprimées par le secteur privé.