Ces nouvelles dispositions découlent du programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) appuyé par la facilité élargie de crédit et qui devrait avoir un impact positif sur la croissance économique. L’option forte de ce nouveau programme est la réduction du seuil d’endettement. Et pour cela, le Cameroun s'est fixé les limites par rapport à ses endettements pour le compte de l'année budgétaire 2018.
Avec le nouveau programme avec le Fonds monétaire international, le plafond de l’endettement du Cameroun a été fixé cette année à 650 milliards de francs CFA. Ce nouveau seuil est en baisse par rapport au précédent qui était de 1.000 milliards de francs CFA.
Selon le gouvernement, cette réduction du plafond d'endettement « prend en compte les contraintes liées au programme avec le Fonds monétaire international et le souci de maintenir la dette publique du Cameroun sur une trajectoire viable, avec un risque de surendettement modéré » selon les termes contenus dans le Document de stratégie de l'endettement public (DSEP). Ce nouveau seuil répond à un contexte marqué par la baisse des prix des matières premières, ainsi que des menaces sécuritaires tant à l’intérieur du pays que dans les pays voisins.
En décidant de contenir l’endettement à un taux raisonnable, le Cameroun a mis sur pied une stratégie d'endettement qui consiste à adosser la dette extérieure sur des projets (projets structurants par exemple et dont la croissance induite génèrera des ressources qui aideront à rembourser la dette.
Pour ce qui est de la dette intérieure, la stratégie repose essentiellement sur l'émission des titres sur les marchés financiers, mais également aux appuis budgétaires dont il bénéficie auprès des partenaires au développement impliqués dans le programme triennal 2017-2019 avec le FMI au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC).
Le remboursement de la dette intérieure et extérieure préoccupe les hautes autorités de la République et la volonté de la contenir est réelle si on s’en tient à quelques options prises pour financer certains projets par le mécanisme de partenariat public-privé (PPP). C’est, selon certaines sources, l’option qui est envisagée par les autorités camerounaises pour le financement de la deuxième phase de l’autoroute Yaoundé-Douala.
Le président de la République s’était déjà montré préoccupé par la dette intérieure du Cameroun surtout celle due aux Petites et moyennes entreprises (PME). Dans son discours à la nation le 31 décembre 2017 Paul Biya a donné la ligne de conduite de l’exercice 2018 au cours de laquelle tout sera mis en œuvre pour éponger cette dette intérieure : « Une attention particulière sera accordée à la situation des petites et moyennes entreprises notamment pour ce qui est du règlement prioritaire de la dette qui leur est due, comme de l'amélioration de leur accès au crédit bancaire. »
Cette bonne intention affichée par le chef de l’Etat a été prise lors de la préparation de la loi des finances 2018. Et le Trésor public camerounais prend ses dispositions pour éponger sa dette intérieure avant la fin de cette année. Selon une répartition mise en place par la Caisse autonome d'amortissement (CAA), le Trésor public devrait mobiliser un montant de 560 milliards de francs CFA pour éponger sa dette intérieure.