Patrice Melom était l’invité du journal parlé de 13 heures de ce mercredi 24 août 2016 sur le Poste national de la CRTV. Voici l’intégralité de l’entretien accordé à la radio nationale.
De coordonnateur à directeur général du port de Kribi n’est-ce pas un simple changement de dénomination ?
Ah non il ne s’agit pas de changement de dénomination. J’ai été coordonnateur d’une unité opérationnelle chargée de la construction. Maintenant, le chef de l’Etat vient de me demander de m’occuper de l’exploitation. Donc ce n’est pas tout simplement un changement de dénomination. Il s’agit d’un changement d’activité en réalité.
Qu’est-ce qui va complètement changer maintenant que vous êtes directeur général de cette infrastructure ?
Jusque-là nous étions chargés de mettre en œuvre le complexe industrialo-portuaire de Kribi y compris donc le port de Kribi. Nous avons achevé la construction de la première phase du port qui est donc déjà prête et il est tout à fait normal que l’on passe à la phase d’exploitation de ces ouvrages et c’est à cela que je vais désormais m’atteler.
Récemment le gouvernement annonçait l’accostage des premiers navires ou bateaux commerciaux au deuxième semestre 2016…
…Au deuxième semestre oui. Je crois que compte tenu des instructions que le ministre de tutelle vient de nous donner, que c’est un challenge qui est réalisable dans la mesure où il nous a demandé d’accélérer les procédures qui doivent déboucher sur la signature des contrats pour que, très rapidement, le port devienne opérationnel. Ça devrait pouvoir se faire dans les délais dont nous venons de parler.
Au demeurant monsieur le directeur général, vous qui maîtrisez la maison, le port de Kribi, que pouvez-vous dire aux Camerounais sur l’importance de cette infrastructure pour le développement du Cameroun qui va vers son émergence ?
Oui le port de Kribi a des atouts disons naturels, il est un port en eau profonde qui va pouvoir abriter des navires de très grand tirant. Ceci présente un avantage indéniable pour ce qui est du coût des importations. Je dois dire également que c’est une infrastructure qui est vraiment moderne, qui doit permettre de booster l’économie de notre pays. Sans ajouter que nous pensons tout faire pour le rendre compétitif. On ne peut pas oublier que nous sommes pratiquement en concurrence avec les autres ports de la Côte Ouest-africaine. Donc nous tiendrons compte de tout ça parce que la compétitivité d’un port, elle ne tient pas seulement aux tarifs mais également à beaucoup d’autres choses dont nous tiendrons compte.
Toujours sur le plan de la compétitivité le port de Kribi a-t-il la ressource humaine indiquée à l’heure actuelle pour relever tous ces défis monsieur le directeur général ?
Bien je crois que oui. Nous allons dans un premier temps avoir des opérateurs sur le terminal qui ont même lancé des recrutements. C’est un signal que beaucoup d’opérateurs attendaient. Qui ont même commencé leurs installations autour du port. Parce que le port a beaucoup d’acteurs: des acconiers, des transitaires, des assureurs ainsi de suite. Je pense que tout ça va se déclencher.
Au sujet des recrutements, quels types de profils, de compétences ?
Ils sont très variés. Tous les métiers maritimes. Je ne peux pas vous les citer ici. Il suffit de vous rapprocher donc soit de ces opérateurs soit désormais du Port autonome qui a donc déjà une existence légale pour avoir toutes ces informations.
En dehors du trafic des bateaux, la maquette du Port de Kribi projette une ville futuriste avec un aménagement qui donne l’impression d’une ville de rêve. Quel est le rêve que vend le port de Kribi ?
Ce que nous construisons à Kribi c’est avant tout un complexe bâti sur 26 000 hectares avec plusieurs composantes dont une composante portuaire. Vous avez parlé tantôt de la ville. La ville est une composante du complexe qui a pour autre composante de la zone industrielle et tout ce qui est desserte autoroutière, ferroviaire, ainsi de suite. C’est tout ça qui constitue le complexe. Ces composantes sont inter-liées. Leur développement dépend les unes des autres et ce développement-là va se faire progressivement et par phase. Aujourd’hui nous sommes à la première phase. Pour le port, ça se voit déjà, il y a des structures, mais pour les autres composantes nous sommes malheureusement…
…La ville notamment…
La ville notamment, nous avons achevé l’étude d’aménagement. Ne soyez pas surpris que dans les mois, les années qui viennent la ville commence aussi à sortit de terre comme le port…
Et vous confirmez qu’elle sera très belle cette ville…
Oui elle sera belle parce que je pense, pour une fois les choses ont été faites de manière scientifique. Nous avons commencé par des études. Rien ne se fera au hasard dans cette ville. Aujourd’hui, nous disposons déjà d’un plan de secteurs. Nous savons exactement déjà où est-ce qu’on va loger quels genres de structures. Et si nous sommes assez disciplinés nous pouvons effectivement nous attendre à avoir une très belle ville.
La ville des employés du port ou la ville de tous les «kribiens» ?
Les «kribiens» ! Ce sera la ville de tous les Camerounais qui désirent y résider. Certes l’idée première aura été de loger toutes les personnes qui vont travailler dans l’enceinte du complexe, mais je dis que ce sera la ville de tous les Camerounais et tous ceux qui veulent y résider.
Le port de Kribi annonce-t-il la mort du port de Douala comme le pensent certains Camerounais ?
Quelle histoire ! Il n’en a jamais été question ! Nous disposons au Cameroun d’un plan directeur portuaire. Et tous les ports sont complémentaires. Nous allons plutôt nous organiser pour que tous ces ports-là soient complémentaires.