Le rythme de croissance du Cameroun «devrait décélérer en 2015 et 2016 avec des projections respectives de 5,5% et 5,1%, malgré l'impulsion d'une politique économique volontariste, le développement d'une chaîne de valeur agricole, une demande intérieure robuste et une offre d'énergie en progression», selon le rapport que vient de publier le Comité monétaire et financier national.

Ces projections viennent doucher l'enthousiasme de l'Institut national de la statistique (INS), qui situe le taux de croissance «entre 5,5% et 6,0%» pendant la même période.

De même, voici quelques jours le président Paul Biya, dans sa circulaire relative à la préparation du budget de l'Etat pour l'exercice 2016, a tablé sur un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) à 6%.

Selon le Comité monétaire et financier national en effet, l'économie camerounaise fait actuellement face à deux ondes de choc, dont l'un est lié à la crise sécuritaire et humanitaire dans les parties septentrionale et orientale du pays, et l'autre à la chute des cours du pétrole brut auxquels il faut adjoindre un environnement international peu favorable.

L'économie nationale, malgré ces externalités, a néanmoins fait preuve de résilience au cours du premier trimestre 2015, la politique budgétaire s'étant accompagnée d'une légère augmentation des dépenses publiques et un léger fléchissement des recettes fiscales.

Au plan des finances publiques, le Comité monétaire et financier national constate que la gestion budgétaire de l'Etat a été caractérisée par une diminution des ressources publiques, conjuguée à une progression prudente des dépenses.

S'agissant des recettes totales et dons, ils ont décru de 4,6% à fin mars 2015 par rapport à la même période un an auparavant alors que les dépenses totales augmentaient de 7,8% et que le solde global, base caisse, était déficitaire et le solde global de base, hors financement extérieur, était positif.

La situation monétaire, pour sa part, aura été marquée au cours de la période de mars 2014 à mars 2015 par une hausse de la masse monétaire (8,9%), une baisse des avoirs extérieurs nets (1,8%) ainsi qu'une progression du crédit intérieur (15,1%).

En ce qui concerne le solde des avoirs du Cameroun en compte d'opérations, il a baissé de 39,1% et ramène ainsi le taux de couverture extérieure de la monnaie à 89,50%.