Infos Business of Wednesday, 1 February 2017

Source: cameroon-info.net

Le secteur bancaire paye fort le prix de la crise anglophone

Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit

La crise anglophone n’affecte pas que les étudiants, les enseignants et les avocats.

Dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, tout est fermé durant trois jours de la semaine. Même les banques et les établissements de Microfinance paient fort le prix de la crise qui secoue les deux zones anglophones. Ces trois jours qui paralysent l’activité économique représentent «un gros manque à gagner pour le secteur bancaire», affirme Pierre Clotaire Ngwe, Directeur Général adjoint d’une banque. «Nous avons environ 30% de nos agences dans ces régions du pays», poursuit-il.

Dans la liste des Etablissements de Microfinance (EMF) publiée par le Ministère des Finances (MINFI) en fin d’année 2016, Le Quotidien de l’Economie paru le 1er février 2017 constate que plusieurs EMF ont leurs Directions Générales dans cette partie du pays. «Dans les zones anglophones, ils ont une culture de la Microfinance plus poussée que dans les zones francophones», soutient Alban Clovis Fogang, Directeur Général d’une Microfinance.

«La plus grande difficulté pour les banques, c’est de travailler sans connexion internet. C’est réellement un manque à gagner pour nous. Donc en plus des jours de villes mortes, les jours ouvrables, il est impossible de travailler également. Car, on ne peut pas travailler sans connexion. Difficile de faire des retraits et même des dépôts sans connexion. Certaines banques ne mènent presque plus d’activité», affirme un banquier.

Depuis que ces Régions en crise ont été privées de connexion internet, les banques sont obligées d’avoir recours à des voies de contournement pour satisfaire à la demande de la clientèle. La Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC) par exemple, a mis en place un réseau intranet qui permet d’alimenter les zones en crise. L’entreprise leader du transfert d’argent au Cameroun Express Union, a adopté le système de messagerie Global System for Mobile Communications (GSM).

Malgré les différentes mesures palliatives, les pertes restent considérables. «On ne peut pas encore chiffrer les pertes. C’est énorme. Quand l’activité tourne, il y a des dépôts et quand ça ne tourne pas c’est l’effet inverse. Il y a plus de retraits. Entretemps, on continue de payer les charges fixes alors qu’on ne fait pas de recettes», affirme un banquier.