Infos Business of Sunday, 22 May 2016

Source: 237online.com

Le secteur privé au cœur de l'émergence du Cameroun

Conférence économique internationale au Cameroun Conférence économique internationale au Cameroun

La Conférence économique internationale du Cameroun s’est achevée le 18 mai 2016 à Yaoundé sur un air d'optimisme quant aux perspectives de développement du pays.

Conforté par ses ressources naturelles et sa position géostratégique. Le rideau est tombé, le 18 mai 2016 sur la Conférence économique internationale du Cameroun. 237online.com Le brainstorming initié par le président Paul Biya sur les atouts et défis de l’investissement au Cameroun a, de l’avis général, tenu ses promesses.

«Réunir pour le même événement le Marocain Mohamed El-Kettani, le Nigérian Tony Elumelu, le Camerounais Fokam Kammogne, le Chinois Jiguang Li, le Français Bruno Mettling,... puis des hommes d'expérience comme le Portugais Barroso ou le Français Lamy a permis un diagnostic sans complaisance de notre économie. Nous y avons beaucoup appris», avoue, satisfait, un participant.

L’intitulé de l’événement: «Investir au Cameroun, terre d’attractivités»; les tables rondes : «Situation macroéconomique du Cameroun: perspectives de croissance», «Regards croisés sur le rôle du secteur privé dans la croissance du Cameroun», «Cameroun : secteur privé, dynamisme et croissance», et «L’attractivité financière du Cameroun», et autres articulations ont donc comblé les participants qui ont fait foule aussi bien au Palais des congrès qu’à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Mais la journée du 17 mai aura été la plus riche en notoriétés.

Le chef de l’Etat en tête, le Sud-coréen Un-Chan Chung (ancien Premier ministre de 2009-2010); José, Manuel Borroso (président commission union européenne de 2004 à 2014, premier ministre de la République portugais); et le Nigérian Tony Elumelu (Président, UBA Group) ont eu pour dénominateur commun la reconnaissance à sa juste valeur de l’opportunité d’une telle rencontre et de son intitulé lors des discours d’honneur.

«Je dis ma fierté à l’égard du chef de l’Etat de nous avoir rassemblés ici. C’est un grand moment pour le Cameroun d’avoir de telles opportunités : stimuler l’attractivité de la croissance du Cameroun. Sa population est riche de 20 millions d’habitants et son économie se porte bien. Mon expérience, pour avoir exercé au Cameroun, c’est de vous dire que vous avez un beau pays. Je crois que le secteur privé a un rôle à jouer dans la croissance économique du pays», a indiqué Tony Elumelu.

Désormais, le Cameroun peut avoir comme baromètre ou modèle de son développement et de sa croissance: la Corée du sud. Pays dans la même situation de pauvreté que le Cameroun dans les années 1960, elle a su mettre ses traditions au service de son développement pour se hisser aujourd’hui parmi les pays à la croissance enviable.

Un message qu’a tenu à partager Un-Chan Chung avec les Camerounais. Déchargé de son poids de diplomate au service de la cause de l’économie européenne, José Manuel Barroso peut tenir un langage objectif sur l’Afrique non sans inviter le Cameroun en particulier et l’Afrique en générale de faire corps avec la dure réalité du marché. «C’est dans les crises que l’Europe avance», a-t-il lancé.

Mais bien avant, le chef de l’Etat camerounais aura déjà évacué cette étiquette de l’Afro pessimisme (chère à René Dumont) qui a fait son temps dans le monde de la pensée : «Réputée «mal partie» dans les années soixante, l’Afrique serait devenue, selon certains commentateurs, un «continent d’avenir», a-t-il lancé. L’appel que le chef de l’Etat Paul Biya lance aux conférenciers, à savoir «Qu’il me soit maintenant permis de rappeler l’objet, au demeurant pluriel, de la conférence qui nous réunit aujourd’hui.

Dans un premier temps, il s’agit d’examiner l’économie du Cameroun dans ses composantes essentielles ; de voir dans quelle mesure le secteur privé peut contribuer à son expansion; et après cet examen, d’évaluer l’attractivité réelle du pays, en vue de son intégration à l’économie globale, de manière plus judicieuse et plus bénéfique.

Les conclusions de cette revue seront d’une grande importance pour la conduite de notre politique économique. Elles pourront, peut-être bien, servir à d’autres pays du continent dont la situation présente des analogies avec la nôtre», est capitalisé au sein des tables rondes. Ici aussi, la fine crème des universitaires, des hommes d’affaires, des économistes, des opérateurs économiques tant du secteur public que du privé, nationaux qu’étrangers a passé au scanner le système financier et économique du Cameroun tel que le chef de l’Etat leur a recommandé sans certainement passer outre la remarque selon laquelle «la croissance n’est pas une fin en soi.

Bien plus, il est reconnu, y compris par les plus grandes institutions économiques internationales, qu’il faut aller au-delà de la mesure numérique du taux de croissance, pour rechercher une amélioration palpable des conditions de vie des populations » En définitive, l’émergence du Cameroun passera ou non par l’encadrement et le développement du secteur privé (formel et informel).

Lui qui, selon Protais Ayangma, «le secteur formel contient aujourd’hui plus de 100 000 entreprises, 75% de ces entreprises sont des TPE, 19% sont des petites entreprises, 5% sont les moyennes entreprises et 1% seulement des grandes entreprises.

En ce qui concerne les emplois, les TPE et les petites entreprises emploient environ 50% des effectifs, ils ne contribuent que pour 15% au chiffre d’affaires des entreprises. Donc on peut très bien constater que les TPE et les PE ont un poids très important mais que leurs contributions restent à améliorer. C’est donc une catégorie d’entreprises qu’il faut soigner.»