Infos Business of Friday, 20 January 2017

Source: cameroon-info.net

Les EMF font de plus en plus faillite

Un guichet de microfinance Un guichet de microfinance

Le Quotidien de l’Économie du 19 janvier 2017 révèle que depuis le 7 janvier 2017, l’Établissement de Microfinance (EMF) Caisse D’Éparque et d’Investissement (CADECI) a fermé ses portes. «Nous sommes en train de refaire notre organigramme et nous reprendrons les opérations dès qu’on aura fini. Les choses vont revenir à la normale d’ici la fin du mois de février», tente de rassurer une voix de femme difficilement jointe au téléphone.

«C’est un mensonge grossier! Depuis quand une structure est obligée de fermer ses portes pour refaire un organigramme?», fulmine Jean Jacques N., un client de la CADECI. Pour certains clients, cette situation était prévisible. «La CADECI a présenté ces derniers mois des signes d’une structure à l’agonie. Les responsables ont commencé par évoquer de temps en temps un manque de liquidité dans les caisses. Après ils ont dit que ceux qui voulaient faire des retraits de fonds devaient désormais formuler leur demande une semaine avant la date souhaitée pour la mise à disponibilité de l’argent et aujourd’hui le résultat est là. On nous parle de fin février», confie un autre client.

La CADECI vient allonger la liste des Établissements de Microfinance qui ferment leurs portes en cascade au Cameroun depuis quelques années. En 2011, la Coopérative Financière de l’Estuaire (COFINEST) a été déclarée en faillite, engloutissant des milliards de FCFA que les clients avaient épargnés. First Investment For Financial Assistance (FIFFA) et la Caisse Populaire du Littoral (CAPOL) ont réservé le même sort à leurs clients en 2012. Bien avant cela, la Godly Business Fund (GBF) fermait ses portes. C’était en 2008.

Selon les experts, le schéma de la déchéance des Établissements de Microfinance est un classique au Cameroun. Aux mêmes causes les mêmes effets. «Les dirigeants sont la cause première de la faillite des EMF. Ils sont les plus gros débiteurs et en raison de leur position, n’honorent pas leurs engagements vis-à-vis de l’institution qu’ils dirigent, condamnant ainsi l’entreprise à une mort certaine au grand désarroi des épargnants», explique un financier.

Pour l’expert, une meilleure prise en compte, par un examen approfondi des exemples des EMF qui sont tombés au Cameroun, aurait pu éviter à des millions d’épargnants les soucis qu’entraînent la mort subite des structures du secteur bancaire.