Infos Business of Monday, 13 February 2017

Source: cameroon-info.net

Les bœufs soudanais abondent sur le marché local

Des éleveurs et leur troupeau dans l'Adamaoua Des éleveurs et leur troupeau dans l'Adamaoua

Les éleveurs locaux parlent d’une concurrence déloyale causée par le fait que ces bœufs sont vendus à vil prix.

De plus en plus, les bœufs soudanais se vendent dans la Région de l’Adamaoua. Selon le quotidien Le Jour édition du 13 février 2017, la principale porte d’entrée de ces animaux qui viennent du Soudan et du Tchad, est la localité d'Adoumri, dans le Département de la Benoué. Pour les éleveurs de la Région suscitée, cette présence outrée de bœufs de races Bororo et Akoudji s’accompagne de nombreuses conséquences néfastes, non seulement pour le marché local, mais aussi pour la survie de l’activité. D’où leur inquiétude.

«Nous payons les taxes et les différents impôts. Ce n’est pas le cas pour les bœufs d’origine soudanaise et tchadienne. Ils [les éleveurs venus du Soudan ou du Tchad, NDLR] les vendent à vil prix parce qu’ils tirent d’énormes bénéfices. On court vers la fin de l’élevage dans la Région de l’Adamaoua», déclare Alhadji Oumarou, un éleveur de Ngaoundéré rencontré par le quotidien.

Il faut dire que les bœufs dont il est question se vendent entre 90 000 FCFA et 200 000 FCFA contre 300 000 FCFA et 500 000 FCFA pour les animaux locaux. On peut donc comprendre le fait que les populations choisissent de plus en plus ces animaux qui, selon le journal, sont identifiables «par leur forme svelte et des gigantesques cornes».

Pour Bobbo Djoubairou, un vendeur de bœufs à Tourningal, rencontré par le quotidien, «la qualité de la viande des bœufs du Soudan et du Tchad n’est pas bonne. Au regard de leur prix bas, les populations se ruent vers ces animaux et ne sollicitent plus nos bœufs».

Ces éleveurs qui expriment leur inquiétude parlent par ailleurs des risques épidémiologiques comme autre conséquence de cette nouvelle tendance. Le journal qui s’est rendu à la délégation régionale de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales de l’Adamaoua rapporte la confirmation du risque élevé d’épidémie dû à l’abondance des bœufs soudanais et tchadiens. «Ils viennent avec des maladies telles que le tchoubou et le poudou. Il s’agit là de deux types de maladies auxquels les bœufs de race Goudali ne résisteraient pas. Ça dissémine notre élevage», explique un médecin vétérinaire.

Le syndicat des éleveurs du Département de la Vina a saisi le Ministère en charge de l’Élevage, de la Pêche et des Industries animales. Entre autres propositions faites aux autorités, le syndicat a demandé l’application de taxes spéciales sur chacun de ces bœufs soudanais et tchadiens. Il a demandé aussi un contrôle. La situation est suivie de près par le Ministère.