Infos Business of Thursday, 5 November 2015

Source: Le Quotidien de l’économie

Les bonnes affaires des Camerounais en Chine

Drapeau Chinois utilisé juste à titre d'illustration Drapeau Chinois utilisé juste à titre d'illustration

Que ce soit à Shanghai, capitale de la Chine ou en Guangzhou, ville provinciale, on y retrouve presque de tout vendu à coût réduit. Des montres en kilo, des vêtements à 200 FCFA la pièce, des matériaux de construction et pièces détachées bon marché. Une telle mine d’or ne pouvait passer inaperçue des années durant. Les « voyageurs » Camerounais qui vont commercer en Chine profitent largement de ces opportunités.

« L’achat d’article se fait par pièce. Je me rends principalement dans la ville de Guangzhou au Sud de la Chine pour acheter ma marchandise. Je prends un ballot de 100 pièces de robe à 150 000 FCFA, à raison de 1 500 FCFA la pièce. Je revends la robe au Cameroun à 20 000 FCFA », confie Alain Fotso, importateur de vêtements et accessoires en provenance de la Chine. Alain Fotso se fait un bénéfice de près de 1

850 000 FCFA pour un ballot de 100 pièces. Adeline, spécialisée dans l’importation de vêtements pour enfant, a déjà à son actif 3 boutiques de haut-standing grâce à ce busiess. « C’est vrai qu’il arrive que je fasse des bénéfices de 50% voire plus. Mais, il faut également regarder les dépenses. Pour acheter la marchandise, je convertis le FCFA en Euro, puis en Yuan. Le FCFA ne vaut vraiment rien.

La conversion me coûte chère. J’effectue des dépenses de 10 millions de FCFA. Je vends cher pour récupérer l’argent écoulé durant tout ce voyage, rien de plus normal ». La spéculation du Yuan, monnaie chinoise à 94,0977 FCFA a fait perdre des bénéfices à plus d’un d’importateur. Toutefois, les « voyageurs » les plus avisés ont trouvé l’astuce pour ne pas être touché par cette augmentation. « Pour ma personne, j’achète toujours des fins de série.

Car, lorsque tu passes une commande de fabrication, non seulement tu ressens le poids de cette augmentation dans tes poches, en plus, tu te retrouves avec trop de marchandises en stock qui faut écouler à tout prix pour rentrer dans tes frais. Il est également à proscrire l’importation des denrées périssables. Elles passent 3 à 6 mois en mer. À leur arrivée au Cameroun, elles sont déjà pourries », affirme d’un ton sûr, Nya.

Pour rentrer dans leur investissement, certains «voyageurs» font des ventes aux enchères. « Quand tu vois un sac en boutique, tu te dis, c’est forcément cher et tu n’entres pas dans la boutique. Eh Bien ! Nous descendons dans la rue vendre ces marchandises au double du prix. Un article vendu en boutique à 15 000 FCFA, lors des enchères, je le vends à 20 000 ou 35 000 FCFA. En plus, je ne paie pas les impôts lorsque je fais ces enchères. C’est 2 fois plus de bénéfice d’un coup ! », Déclare Roger Wandji, importateur de vêtements pour hommes.

Le processus d’expédition de la marchandise au Cameroun est simple. L’acheteur se rend au cargo. Il réunit la marchandise et l’emballe par ballots avant de la charger dans le container.

S’agissant des frais de douanes, certains importateurs optent pour le groupage dans un container, afin d’alléger les frais en répartissant la part de chaque importateur, selon la quantité de sa marchandise. Néanmoins, il arrive que la marchandise arrive à bon port endommagée par de l’eau. Dans ce cas, les importateurs sont dédommagés par le transitaire.

Selon Fréderic Olinga, commerçant, pour démarrer dans cette filière chinoise, il faut un capital de 5 millions de FCFA minimum pour supporter l’achat de billets d’avion, l’achat des marchandises, l’hébergement et les frais de dédouanement.