L’opération Épervier, lancée en 2006 sous la pression des bailleurs de fonds internationaux, a emporté de nombreuses figures politiques camerounaises, dont Marafa Hamidou Yaya. Ancien secrétaire général à la présidence et ministre de l’Administration territoriale, Marafa a été arrêté le 16 avril 2012 et condamné à 25 ans de prison pour détournement de fonds publics. Cette condamnation concerne la coaction dans le détournement de 31 millions de dollars (environ 24 milliards de francs CFA), initialement destinés à l’achat d’un avion présidentiel neuf.

En mai 2016, la Cour suprême du Cameroun a réduit sa peine à 20 ans de prison. Cependant, Marafa ne compte pas en rester là. Ses avocats prévoient de demander la révision de son procès et envisagent également de poursuivre l’État camerounais devant les juridictions régionales et internationales, dénonçant un procès qu’ils jugent politique.

Marafa Hamidou Yaya, autrefois proche du président Paul Biya, s'est retrouvé dans l'engrenage de l'opération Épervier, une campagne anticorruption souvent accusée d’être utilisée pour éliminer des rivaux politiques. L’ancien secrétaire général à la présidence, aujourd'hui âgé de 71 ans, souffre d’un glaucome qui lui a déjà fait perdre la vue de son œil droit, et sa santé continue de se détériorer en détention. Malgré ses années de silence, motivées par les tentatives de sa famille d’obtenir une évacuation sanitaire, Marafa reste un symbole des hauts responsables politiques broyés par l’opération Épervier.

Cette campagne, bien que saluée pour sa lutte contre la corruption, continue de diviser l’opinion au Cameroun, certains y voyant un outil de règlement de comptes politiques personnel de Paul Biya, plutôt qu'un véritable effort de moralisation de la vie publique.