Au Cameroun, la filiale du groupe Castel, la Société des Eaux Minérales du Cameroun (SEMC), a enregistré une performance remarquable après huit années difficiles, selon un article publié par Jeune Afrique. La SEMC, cotée à la Bourse des valeurs mobilières de l'Afrique centrale (BVMAC) à Douala, a clôturé l'année 2023 avec un bénéfice d'un milliard de francs CFA (environ 1,5 million d'euros), soit une croissance de près de 100 % par rapport à 2022 et une progression de 15 % par rapport à 2021.
Cette amélioration significative constitue la meilleure performance de la société en huit ans, offrant ainsi aux actionnaires la possibilité de percevoir des dividendes après plus de 90 mois d'attente. Selon Jeune Afrique, le bilan de 2022, approuvé par PwC et ECA-Ernst & Young, montre que le solde de la filiale de Castel était déficitaire à hauteur de 655,9 millions de F CFA au 31 décembre 2022, comparé à un capital de 1,5 milliard de F CFA à la clôture de l'exercice 2021.
Cette rentabilité en 2023 intervient malgré une baisse de 7 % du chiffre d'affaires, qui est passé de 10,528 milliards de F CFA (16 millions d'euros) en 2022 à 9,788 milliards de F CFA (environ 14,9 millions d'euros). Cette embellie est le résultat d'une réduction substantielle des charges quotidiennes et des dotations aux amortissements et dépréciations, selon les informations rapportées par Jeune Afrique.
Toutefois, cette performance record survient dans un contexte de concurrence toujours aussi intense sur le marché des eaux minérales. Depuis 2010, trois principaux acteurs se disputent le secteur : SEMC (Tangui, Vitale), Source du Pays (Ôpur, Supermont) et UCB (eau minérale Madiba). La SEMC a progressivement perdu du terrain, mais a réussi à regagner 40 % des parts de marché en 2016 grâce au lancement de la marque "Vitale".
Stéphane Descazeaud, directeur général du groupe SABC et représentant des intérêts de Castel, avait exprimé ses inquiétudes quant à la rentabilité des marques Vitale et Tangui pour le groupe Castel en raison de la concurrence et de l'augmentation des coûts des hydrocarbures, selon un article de Jeune Afrique. Cependant, face aux résultats actuels, il n'a pas souhaité faire de commentaires, soulignant que les chiffres audités de l'entreprise ne seraient disponibles qu'après les assemblées générales de juin prochain.