Au Cameroun, les recettes issues du péage routier ont presque toujours fait l’objet de controverse dans la gestion car victimes de détournements. La donne serait donc en train de changer, du moins depuis le début de l’année 2023, si l’on s’en tient aux récentes données dévoilées par l’Institut national de la statistique (INS). Le service officiel des statistiques du Cameroun indique qu’en 2023, environ 24 868 195 véhicules auraient traversé les postes de péage du territoire avec une forte prédominance de véhicules particuliers. Ce qui représente 42% du trafic sur les routes camerounaises. Cet échantillon a permis d’estimer les recettes potentielles enregistrées au cours de l’exercice budgétaire 2023. Elles s’élèvent, selon l’INS à environ 12,43 milliards de Fcfa, avec des pics de recettes de 1,175 milliards de Fcfa en août et 1,116 milliards de Fcfa décembre. Il va sans dire que les recettes ont été mieux sécurisées au cours de cette année. Par ailleurs, cette étude nationale révèle que sur la période 2018-2021, les recettes annuelles moyennes des 47 postes de péage se situaient à 6,8 milliards de Fcfa. Les postes de péage ayant les recettes les plus élevées en 2021 sont ceux d’Edéa et de Nkometou, avec des recettes respectives de 866,79 millions de Fcfa et 779,14 millions de Fcfa. Quant à la répartition des recettes par zone géographique, elle montre une prédominance du Sud avec 49% des recettes, suivie de l’Ouest avec 43% et du Nord avec 8%. «En 2015, l’Institut national de la statistique a mené une première évaluation du système de collecte et de reversement des ressources du guichet ‘’Entretien’’ du Fonds routier. Cette étude a révélé que les recettes de péage représentaient 8% des ressources de ce guichet, avec un taux de déperdition de 37,4%, entraînant un manque à percevoir de 4 milliards de Fcfa par an. En 2022, l’INS a actualisé les résultats de cette étude en se focalisant sur les droits de péage routier. Les résultats de cette mise à jour ont montré une amélioration, avec une réduction du taux de déperdition à 28», peut-on lire dans le rapport de l’INS. Cette étude nationale, dont les résultats ont été dévoilés le 12 juin 2024 au cours d’un atelier à Yaoundé, a couvert l’ensemble du territoire national, en se focalisant sur 47 postes de péage répartis dans trois grandes zones géographiques, notamment l’Ouest, le Sud et le Nord.