Infos Business of Tuesday, 6 June 2017

Source: lebledparle.com

Les poulets congelés prennent d'assaut les marchés camerounais

Il est interdit d’importer et de commercialiser ce genre de poulet pour des raisons sanitaires Il est interdit d’importer et de commercialiser ce genre de poulet pour des raisons sanitaires

Depuis un certain temps ,les autorités camerounaises assistent avec impuissance à la recrudescence des poulets congelés qui achalandent les comptoirs de nos commerçants dans les différents marchés .Or selon les règles qui régissent notre république ,il est formellement interdit d’importer et de commercialiser ce genre de poulet pour des raisons sanitaires et économiques .De ce fait ,cette importation a pris du volume à cause de la cherté du poulet local observée sur le marché, ce qui pousse certaines ménagères à se ruer dans les poissonneries pour consommer du poulet congelé. « Aujourd’hui, si vous voulez acheter un poulet pour manger en famille, il faut prévoir au moins 6000 frs. Comme je n’ai pas assez d’argent, je préfère me rendre à la poissonnerie pour acheter les découpes des congelés.

Les prix oscillent entre 1800frs pour le kilogramme des pattes, et 2000frs pour celui des cuisses et des ailes », indique Salomé, ménagère rencontrée au marché Elig-Edzoa. Toutes les poissonneries, sinon presque font dans la commercialisation de ces découpes de poulets congelés. Certaines exposent dans les congélateurs, d’autres préfèrent ne pas se frotter à la loi en écoulant en catimini dans des cartons. C’est le cas d’une poissonnerie de renom visitée au marché du Mfoundi où le commerçant nous apprend que la poissonnerie ne fait que dans la vente en gros du poulet congelé.

Seulement, aucun carton n’est exposé. En effet, l’importation et la commercialisation des poulets congelés sont interdites au Cameroun depuis 2006 par décision du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales. « Ce poulet entre au Cameroun de manière frauduleuse. Ces découpes entrent par le Gabon et la Guinée-Equatoriale. Selon les responsables de l’ACDIC, cette situation est le résultat de la mauvaise gestion de l’épizootie de la grippe aviaire par les pouvoirs publics.

« Le gouvernement n’avait pas à fermer les marchés après le déclenchement de la crise. Il fallait mettre des mesures de biosécurité, et laisser les zones qui n’ont pas été affectées, vendre leurs poulets. Il fallait également penser à l’accompagnement de la filière. Vous ne pouvez pas demander aux aviculteurs de dénoncer les cas de grippe aviaire alors qu’aucune mesure d’accompagnement n’est prévue. Les poulets congelés sont une catastrophe pour la filière locale. Ils se vendent deux à trois fois moins cher que le poulet local. Bien plus, ils sont un danger pour la santé. Ce sont des poulets qui font deux à trois mois sur la mer, et qui se retrouve sur le marché. Sur le plan économique, les milliards utilisés chaque année pour importer le poulet congelé, peuvent être utilisés pour développer la filière locale », a ajouté Louis-Marie Kakdeu, SPA de l’ACDIC.