• Les membres d’Afruibana ont séjourné au Cameroun jeudi et vendredi dernier
• Ils sont venus implorer le gouvernement à porter leur plaidoyer auprès des instances internationales
• Les certificateurs veulent imposer des salaires décents pour les employés
Les certificateurs à l’instar de Fairtrade en français commerce équitable (un système d'échange dont l'objectif est de proposer une plus grande équité dans le commerce conventionnel) et Rainforest Alliance veulent imposer des salaires d’environ 130 mille francs pour les travailleurs du secteur de la banane. Cette initiative vise certes à offrir des meilleurs conditions de vie aux travailleurs des plantations de bananes, seulement les producteurs de bananes sont en désaccord avec cette initiative.
C’est pourquoi délégation de l’Association Panafricaine des Producteurs de Banane et Exportateurs de Fruits (Afruibana) a séjourné au Cameroun jeudi et vendredi dernier afin de porter un plaidoyer auprès des autorités camerounaises. « Nous sommes venus porter notre plaidoyer auprès des autorités camerounaises pour attirer l’attention des décideurs internationaux sur la préparation d’une directive relative aux salaires décents. Nous avons également attiré l’attention des autorités sur les autres possibilités de rémunération au niveau de nos différents pays. Nous sommes pour la justice sociale, mais dans le cadre des certifications de Fairtrade et Rainforest Alliance, nous nous trouvons dans la situation où un niveau de salaire est imposé. Nous pensons que ce niveau est insupportable pour les producteurs. Lorsqu’on gagne il faut redistribuer les revenus. Mais les ressources sont amenuisées avec tous les problèmes que connait la filière banane et avec l’organisation du marché européen. Demander qu’on paye quelque chose que nous n’avons pas, c’est vouloir nous pousser à la sortie », a expliqué Joseph Owona Kono, président d’Afruibana et secrétaire Exécutif de l'Association Bananière du Cameroun (Assobacam).
Dénonçant le diktat de certaines organisations à l’endroit des pays producteurs de bananes, Jean Marie Kakou Gervais, vice-président Afribana et président l’Organisation des Producteurs-Exportateurs de Bananes, Ananas, de Mangues, et autres fruits de Cote d'Ivoire (Obamci), a indiqué que « la masse salariale imposée risque d’impacter sur les investissements. Nous souhaitons que les gouvernements dénoncent le fait que certaines chapelles fassent d’injonctions sans tenir compte des conséquences sociales.»