L’année s’achevant au 31 décembre 2016 n’a pas été des plus reluisantes pour Orange Cameroun. Selon les résultats financiers du groupe pour la région Afrique et Moyen Orient, la filiale camerounaise de ce groupe télécoms français a terminé l’année 2016 sur une baisse de 7 millions d’euros (environ 4,5 milliards de francs Cfa) sur ses revenus annuels, passant de revenus globaux de 75 millions d’euros (environ 49,1 milliards de francs Cfa) à fin 2015 à seulement 68 millions d’euros (environ 44,5 milliards de francs Cfa) à la fin de l’année 2016.
Dans le même temps, révèlent les statistiques officielles, le parc d’abonnés de cet opérateur de mobile s’est considérablement réduit, passant de 7,080 millions d’abonnés au 4ème trimestre 2015, à 5,844 millions d’abonnés à fin 2016. Pour la première fois depuis le 1er trimestre 2014 (5,981 millions d’abonnés), le parc d’abonnés d’Orange Cameroun repasse ainsi sous la barre des 6 millions de clients.
Bien que les responsables de l’entreprise n’aient pas souhaité commenter ces chiffres, ces performances peuvent s’expliquer par certains évènements survenus dans le landernau des télécoms au Cameroun l’année dernière. Au rang de ceux-ci, il y a l’opération d’identification des abonnés au mobile instruite par le gouvernement camerounais, avec obligation pour les opérateurs de désactiver toutes les puces non identifiées après la date butoir du 30 juin 2016.
Une semaine après cette date, les deux leaders du marché du mobile au Cameroun annonçaient avoir désactivé 2,6 millions de cartes Sim, dont 2 millions pour Orange Cameroun. Bien que les campagnes de sensibilisation en direction des détenteurs des puces désactivées se soient poursuivies, afin d’inciter ces derniers à se faire identifier pour une réactivation des puces, il est désormais clair, au regard des chiffres publiés par Orange EMEA, que la filiale camerounaise n’a pas pu réactiver toutes les puces désactivées. Cette réduction du parc d’abonnés peut expliquer en partie la baisse des revenus constatée chez cet opérateur à fin 2016.
Mais, à l’observation, cette chute des revenus est davantage imputable à la concurrence que se livrent les opérateurs télécoms au Cameroun, notamment sur le segment de la data, devenu le principal moteur de croissance des entreprises de mobile depuis l’arrivée de la 3 et de la 4G. En effet, en plus des offres internet de plus en plus concurrentielles des différents opérateurs de la téléphonie (Orange, MTN, Camtel, Nextell), un nouveau fournisseur d’accès internet est venu s’ajouter à la panoplie d’autres qui existent déjà sur le marché camerounais (Creolink, YooMe, Ringo, etc.), avec des ambitions un peu plus prononcées. Il s’agit du Britannique Vodafone, qui s’est directement attaqué, avec une certaine vigueur, au marché de la 4G LTE dans les villes de Yaoundé et de Douala, qui représentent à elles seules 80% du marché des télécoms dans le pays.
Et puis, il y a la percée des réseaux sociaux tels que WathsApp, Facebook ou encore Imo, qui rognent de plus en plus sur les parts de marché (et par conséquent sur leurs revenus) des opérateurs télécoms au Cameroun. Notamment en permettant aux utilisateurs de communiquer gratuitement par message, par appel ou par vidéo ; autant de services qui, chez les opérateurs télécoms, sont payants.